La clé du vieillissement serait dans notre ADN

L’ADN des jeunes personnes est réglé pour exprimer les gènes au bon moment. Au fil des années, la régulation de l’ADN se perturbe progressivement, ce qui est une cause importante du vieillissement. Une étude sur plus de 3 000 personnes montre que cela ne vaut pas pour tout le monde : certains semblent présenter un ADN jeune malgré leur âge avancé. Ce sont les résultats d’une étude publiée dans la revue Genome Biology, menée par 34 chercheurs de six instituts néerlandais.

« Nous pensons avoir pris le processus de vieillissement la main dans le sac : la dysrégulation de l’ADN que nous avons découverte est allée de pair avec une plus grande activité dans les gènes qui tentent continuellement de réparer les dommages aux cellules. Ce processus n’est pas pleinement efficace et, à long terme, conduit au vieillissement », commente le Dr. Bas Heijmans, épi généticien au département épidémiologie moléculaire au Leiden University Medical Center, aux Pays-Bas et qui a dirigé l’étude.

L’ADN porte les traces du processus de vieillissement

Les chercheurs ont cartographié la régulation de l’ADN de plus de 3 000 personnes en mesurant le niveau de méthylation de près d’un demi-million de sites à travers l’ADN humain. Ils étaient à la recherche de sites où la différence accrue de régulation entre les individus avait progressé. De façon inattendue, ces sites étaient étroitement liés à l’activité des gènes qui étaient connus pour jouer un rôle central dans le processus de vieillissement chez les vers et les souris.

Le vieillissement de l’ADN ne peut pas être inévitable

L’étude a montré que les participants n’ont pas tous montré des preuves égales d’une dysrégulation de l’ADN liée à l’âge. Certaines personnes âgées présentaient un ADN régulé comme si elles étaient toujours âgées de 25 ans. Chez ces seniors, les gènes caractéristiques du processus de vieillissement étaient beaucoup moins actifs.

Un lien probable avec le cancer ?

La prochaine étape pour les chercheurs sera de savoir si ces personnes restent en meilleure santé plus longtemps. « De toute évidence, la santé dépend beaucoup de la régulation de notre ADN. Mais nous pensons que la dysrégulation de l’ADN est un processus fondamental qui pourrait accroître le risque de différentes maladies dans la mauvaise direction », explique le Dr. Heijmans. « Dans les cellules cancéreuses, nous avons constaté des changements dans la régulation de l’ADN sur les mêmes sites où les différences qui se produisent avec le vieillissement ont été un précurseur de la maladie. Nous voulons donc étudier si un ADN dérégulé augmente le risque de différentes formes de cancer et, à l’inverse, si un ADN « jeune » est protecteur », ajoute le premier auteur de l’étude Roderick Slieker.

L’étude est le résultat d’une collaboration continue entre 6 études à long terme concernant la population aux Pays-Bas au sein de BBMRI, et a été cofinancée par le consortium européen IDEAL-ageing coordonné par le Pr. Eline Slagboom. La recherche sur le vieillissement est une priorité du Leiden University Medical Center et vise à améliorer l’évaluation des risques de la maladie personnalisée et de garder les personnes âgées en bonne santé le plus longtemps possible.

 

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