De nouvelles mesures contre le vieillissement en Chine

Alors que le vieillissement rapide de la population chinoise suggère la condamnation du pays à un sombre avenir, de nouvelles politiques pour améliorer la santé et favoriser la migration interne pourraient atténuer les défis posés par la population vieillissante.

Tabagisme, obésité, pollution…

La Chine rencontre des taux élevés d’obésité et de tabagisme chez les hommes et connaît une forte hausse des niveaux de pollution urbaine, problématiques qui pourraient augmenter les coûts de santé si des maladies se déclenchaient chez les seniors.

En outre, la Chine devrait réformer ses politiques de migration pour permettre aux seniors chinois de voyager plus librement dans le pays et conserver leur couverture santé lorsqu’ils se déplacent. Un tel changement permettrait aux citoyens les plus âgés à suivre leurs enfants lorsqu’ils se déplacent en Chine.

« Il n’y aura pas de solution démographique au vieillissement en Chine, même si la politique de l’enfant était moins stricte, puisque la fécondité est peu susceptible de modifier sensiblement les choses », explique James P. Smith, de la RAND Corporation, auteur de cette étude sur le vieillissement en Chine. « Les politiques gouvernementales doivent se concentrer sur l’amélioration des comportements de santé, la lutte contre la pollution et permettre aux parents âgés de vivre avec leurs enfants ».

Les chercheurs affirment que les Chinois qui ont des niveaux d’éducation élevés vivront plus longtemps et en meilleure santé dans les prochaines décennies, même ceux qui vivent dans des régions retirées de la Chine. Une meilleure éducation ferait une différence dans la santé des Chinois à mesure qu’ils vieilliraient. Par exemple, l’étude révèle qu’aujourd’hui 80% des femmes et 40% des hommes âgés de plus de 75 ans sont analphabètes. Mais dans la tranche d’âge des 45 à 54 ans, seulement 20% des femmes et 5% des hommes sont analphabètes, et les niveaux d’éducation des jeunes adultes est pratiquement le même pour les hommes que pour les femmes aujourd’hui.

Mais les Chinois font également les mêmes choix nocifs pour la santé que dans le reste du monde. Les taux de tabagisme chez les hommes restent élevés, l’obésité ne cesse de croître et les zones urbaines du pays ont des niveaux extraordinairement élevés de pollution. Et comme les jeunes migrent vers les villes pour la scolarisation et l’emploi, leurs parents âgés pourraient être laissés à eux-mêmes dans des zones reculées.

En 1950, l’espérance de vie en Chine était d’environ 40 ans, contre 70 ans de nos jours, avec tous les signaux que cette tendance va se poursuivre. Le plus grand changement qui affectera le peuple chinois à mesure qu’il vieillira sera l’augmentation du niveau d’éducation.

Les Chinois sont également diagnostiqués et traités pour des conditions communes comme l’hypertension et le diabète, des conditions qu’ils ne réalisaient même pas avoir il y a quelques années.

La tradition des enfants s’occupant de leurs parents âgés est également en pleine mutation, avec moins d’enfants disponibles. En 1950, la femme chinoise avait en moyenne 6 enfants. Il est estimé qu’en 2050, les femmes n’auront plus que 1,9 enfant, mais le taux de fécondité est très similaire aux autres pays du monde. Les changements de politique devront se faire ailleurs.

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