La DMLA liée à des dépôts de calcium dans l’œil

Des particules microscopiques de phosphate de calcium viennent d’être associées au développement de la DMLA, une cause majeure de cécité chez les seniors.

Une solution potentielle pour diagnostiquer précocement la DMLA

La DMLA affecte 1 personne sur 5 chez les seniors de plus de 75 ans, provoquant une lente détérioration de leur vue, mais la cause de la forme la plus courante de la maladie reste un mystère. La capacité à repérer de manière précoce la maladie et la fiabilité à stopper sa progression permettraient d’améliorer la vie de millions de personnes, mais cela demeure impossible en raison des connaissances et des techniques actuelles.

Une nouvelle étude, publiée dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences, révèle la présence de minuscules particules de phosphate de calcium minéralisé lors d’une DMLA. Cette découverte offre non seulement une explication possible de la façon dont la DMLA se développe, mais ouvre également de nouvelles voies sur la manière de diagnostiquer et traiter la maladie.

La DMLA est caractérisée par une accumulation de dépôts principalement de protéines et de matières grasses dans la rétine, appelés drusen, qui empêchent les éléments nutritifs essentiels d’atteindre les cellules sensibles à la lumière. Ces dernières, appelées photorécepteurs, sont recyclées régulièrement par des processus cellulaires, créant de déchets. Mais les drusen piègent ces déchets à l’intérieur de la rétine, provoquant une dangereuse accumulation de ceux-ci. Jusqu’à présent, personne n’avait compris comment les drusen se formaient et augmentaient en taille.

Cette nouvelle étude montre qu’un petit hydroxyapatite à base de calcium, que l’on retrouve couramment dans les os et les dents, pourrait être à l’origine des drusen. Les chercheurs pensent que ces particules attirent les protéines et des graisses à leur surface qui s’accumulent au fil des années pour former des drusen. Grâce à des examens post-mortem de 30 yeux de donneurs âgés de 43 à 96 ans, les chercheurs ont utilisé des colorants fluorescents pour identifier ces particules de quelques microns.

« Nous avons trouvé ces particules à l’intérieur de tous les yeux et de tous les dépôts que nous avons examiné chez les donneurs avec et sans DMLA », explique le Dr. Imre Lengyel, de l’Institut d’ophtalmologie de l’Université de Londres. « Les yeux présentant davantage de ces particules contenaient plus de drusen. Les particules apparaissaient bien avant que les drusen ne deviennent visibles à l’examen clinique ».

Fait intéressant, certaines de ces particules minérales identifiées dans les échantillons d’œil sont revêtus de bêta-amyloïde, protéine liée à la maladie d’Alzheimer. Ainsi, si une technique est développée pour identifier ces particules dans le diagnostic de la DMLA, elle peut également faciliter le diagnostic précoce de la maladie d’Alzheimer.

Si ces particules sont une cause ou un symptôme de la DMLA n’est pas encore clair, mais leur valeur diagnotique est significative de toute évidence. Comme les drusen sont une caractéristique de la DMLA, alors des stratégies visant à empêcher leur accumulation pourraient potentiellement bloquer le développement de la maladie.

« Si nous pouvions identifier ces particules avant l’accumulation des protéines et des graisses, nous pourrions empêcher le développement ultérieur de la DMLA », conclut le Dr. Lengyel.

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