Une nouvelle grande étape vers le ralentissement du vieillissement

Des chercheurs ont identifié des médicaments existants qui ont la capacité de ralentir le processus de vieillissement, en améliorant la fonction cardiaque et réduisant les symptômes de fragilité.

Cibler et tuer les cellules sénescentes

Publiée dans la revue Aging Cell, l’étude révèle comment des médicaments, appelés sénolytiques, ciblent et tuent les cellules sénescentes liées au vieillissement sans endommager d’autres cellules à proximité.

Les cellules sénescentes sont des cellules qui arrêtent de se diviser à mesure que nous vieillissons. Elles s’accumulent dans les divers tissus du corps, sécrétant des protéines qui causent des dommages aux cellules et aux tissus sains avoisinants. Ces cellules accélèrent le processus de vieillissement et jouent un rôle important dans le développement des maladies liées à l’âge.

Les chercheurs, menés par le Pr. Paul Robbins et le Dr. Laura Niederhofer de l’institut de recherche Scripps, savaient déjà que tuer les cellules sénescentes chez la souris pouvait augmenter la durée de leur vie en bonne santé, et ont émis l’hypothèse de que cela pourrait avoir un effet similaire chez l’homme.

Cependant, les chercheurs avaient besoin de trouver un moyen de cibler et tuer les cellules sénescentes tout en évitant des dommages aux cellules environnantes. Dans leur étude, les chercheurs ont constaté que, tout comme les cellules cancéreuses, les cellules sénescentes ont augmenté l’expression de « réseaux pro-survie » qui leur permettent de résister à la mort programmée, ou apoptose. Les chercheurs ont donc entrepris d’identifier des médicaments qui ciblent les cellules sénescentes et induisent l’apoptose.

Une dose unique produit des effets antivieillissement importants

Les chercheurs ont testé 46 médicaments sur des cellules sénescentes humaines en culture et en ont identifié 2 qui tiennent leur promesse : le Sprycel (un médicament pour lutter contre le cancer appelé dasatinib) et un antihistaminique anti-inflammatoire appelé quercétine. Utilisés ensemble, ces médicaments produisent l’apoptose des cellules sénescentes.

En testant la combinaison des deux médicaments sur des modèles de souris, les chercheurs ont constaté une amélioration considérable de la fonction cardiovasculaire, un renforcement de l’endurance, une réduction de l’ostéoporose et des symptômes de fragilité, et un allongement très important de la durée de vie des animaux. « Dans certains cas, ces médicaments pris ensemble ont agi en une seule dose », explique le Dr. Niederhofer.

« Notre étude est une première grande étape vers le développement de médicaments qui prolongent la durée de vie en bonne santé des patients et luttent contre les maladies liées à l’âge », commente le Pr. Robbins.

Bien que les deux médicaments soient déjà approuvés pour une utilisation séparée chez l’être humain, les chercheurs notent que d’autres tests sont nécessaires afin de déterminer si l’utilisation de cette combinaison est sûre. Ils soulignent en effet que ces médicaments peuvent avoir des effets secondaires, en particulier s’ils sont pris sur le long terme.

Pourtant, les chercheurs restent très optimistes quant aux conclusions : « Si cela est traduisible à l’homme, ce qui est logique puisque nous utilisons des cellules humaines dans nos essais, ce type de thérapie pourrait ralentir les effets du vieillissement et étendre de manière significative la durée de vie en bonne santé des patients », concluent les chercheurs.

 

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