Les ondes cérébrales pour prédire et diagnostiquer le déclin cognitif

Des chercheurs en sciences cognitives ont démontré que les cerveaux des seniors fonctionnent différemment par rapport à ceux des jeunes adultes lors de l’exécution d’une même tâche. Ce pourrait être potentiellement une nouvelle façon de prédire et diagnostiquer le déclin cognitif.

Notre cerveau se modifie avec l’âge

L’étude, menée par des chercheurs du Rotman Research Institute, révèle que les jeunes adultes et les seniors ont des tendances différentes d’ondes cérébrales lors de l’exécution de la même tâche mémorielle. Elle a été publiée dans la revue Neurology of Learning and Memory.

« Nous savons que nos cerveaux se modifient avec le temps, mais comprendre la façon dont nous exécutons et nous rappelons des souvenirs à mesure que nous vieillissons a toujours été un mystère », expliquent les chercheurs. « Nos résultats montrent de nettes différences dans l’activité cérébrale d’une génération à l’autre. En cartographiant des différences importantes, nous pouvons être en mesure d’identifier de nouvelles façons de prédire, diagnostiquer et imager le déclin cognitif ».

Les résultats montrent que l’activité rythmique dans les principales régions du cerveau telles que l’hippocampe, une zone impliquée dans la formation et la récupération des souvenirs, et le néocortex, la matière grise qui enveloppe notre cerveau et qui est concerné par la vue, l’ouïe, l’attention et la réflexion de haut de niveau, change avec l’âge.

L’IRM, qui mesure l’anatomie et l’intégrité structurelle du cerveau, et la magnétoencéphalographie, qui mesure les champs magnétiques créés par l’activité électrique du cerveau, ont été utilisés pour suivre les différences potentielles liées à l’âge entre un groupe de jeunes adultes et des seniors lors de l’exécution d’une même tâche de mémoire. L’âge médian dans les deux groupes était de 24,8 ans et de 65,9 ans.

Des ondes cérébrales différentes entre jeunes adultes et seniors

Le cerveau est constitué de milliards de cellules qui utilisent l’électricité pour communiquer entre elles. Lorsque les signaux sont envoyés d’une cellule à l’autre, des motifs rythmiques de l’activité électrique sont générés, communément appelés ondes cérébrales.

« Des études antérieures ont montré que les ondes cérébrales se déplaçant à des vitesses plus lentes ont tendance à être importantes pour la mémoire, alors que celles un peu plus rapides jouent un rôle dans notre attention », expliquent les chercheurs. « D’autres études se sont penchées sur les ondes du cerveau liées aux souvenirs, mais notre étude est l’une des premières à étudier les différences entre les ondes cérébrales chez les jeunes adultes et les seniors concernant le rappel des souvenir ».

Bien que la précision des participants dans les tâches de mémoire fût homogène dans les deux groupes, les jeunes adultes ont montré une forte augmentation des ondes cérébrales plus lentes, qui était prédictive de l’exactitude de la mémoire. En revanche, les seniors ont montré une poussée d’ondes cérébrales plus rapides qui n’a pas été observée chez les jeunes adultes.

« Selon les IRM, il y avait des différences minimes dans les structures cérébrales dans les deux groupes, mais les ondes cérébrales ont été très différentes. Avec une étude supplémentaire, ces résultats pourraient conduire à de nouvelles façons de dépister ou de diagnostiquer le déclin cognitif ».

 

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