Polymédication : un problème récurrent chez les seniors

D’après une étude américaine, les seniors  de moins de 70 ans prennent en moyenne 14 médicaments sur ordonnance, sans compter les remèdes et autres compléments alimentaires. La polymédication peut s’avérer un réel problème en raison des nombreuses interactions possibles entre les produits.

Les médicaments les plus couramment utilisés par les seniors

En raison de multiples conditions, les seniors prennent le plus souvent une combinaison d’antiplaquettaires, d’anticoagulants, d’anti-inflammatoires non stéroïdiens et des statines.

Tous ces produits, pris de manière concomitante, peuvent conduire à de graves interactions médicamenteuses et par conséquent augmenter le risque d’aggravation ou d’apparition de problèmes de santé.

Ce risque augmente après 80 ans. En effet, cette population de seniors prend en moyenne 18 médicaments sur ordonnance de manière concomitante.

Les signes d’alerte de mauvaises combinaisons

Les signes d’alerte dépendent de la combinaison des médicaments. Chez les personnes âgées, les combinaisons qui interagissent le plus couramment impliquent les statines, l’amlodipine (un antihypertenseur), les anti-inflammatoires non stéroïdiens, les anticoagulants, les omega-3, les suppléments à base de niacine et d’oméprazole.

La plupart de ces combinaisons peuvent augmenter le risque de saignement, entraîner une faiblesse musculaire, une insuffisance rénale ou la formation de caillot de sang pouvant être fatale.

Les signes observables sont :

  • la perte d’appétit, la constipation, la diarrhée ou l’incontinence
  • la fatigue, la somnolence ou une diminution de la vigilance
  • la confusion et des hallucinations
  • les chutes, la faiblesse et les vertiges
  • la dépression, l’anxiété ou l’excitabilité
  • les éruptions cutanées

Ces signes peuvent ressembler à des signes normaux du vieillissement ou à d’autres conditions, mais ils peuvent être dus à des interactions médicamenteuses.

Comment réduire la polymédication ?

Plus un individu utilise de médicaments, plus le risque d’interaction est important. Les recherches indiquent qu’un patient prenant entre 5 et 9 médicaments présente 50% de probabilité d’une interaction indésirable, passant à 100% avec la prise de plus de 20 médicaments.

Les prestataires de soins doivent par conséquent veiller à ce que tous les médicaments soient prescrits pour traiter des problèmes spécifiques et ils doivent vérifier qu’ils répondent aux besoins et les interrompre le cas échéant.

Discuter et convenir des médicaments avec le patient peut augmenter les chances de suivi des instructions et réduire le risque d’interactions.

Les prescripteurs doivent demander aux patients tous les médicaments et suppléments qu’ils utilisent. Les patients doivent également informer leur médecin. Un récent rapport montre que 42,3% des patients n’informent pas leur médecin au sujet de leur utilisation de thérapies complémentaires parce qu’ils ne pensent pas que leur médecin ait besoin de le savoir. Pourtant les patients devraient être encouragés à partager ce genre d’information.

Les suppléments offrent souvent des avantages limités et doivent être évités à moins qu’ils ne soient prescrits. Cet aspect est particulièrement important pour les patients adeptes de l’automédication, car les médicaments peuvent interagir avec des suppléments.

Dans le cas de l’automédication, les patients devraient s’informer auprès de leur pharmacien avant d’acheter un médicament en vente libre ou un supplément, afin de s’assurer qu’il est sécuritaire et peut être utilisé avec leurs autres médicaments.

Un examen régulier des médicaments et une meilleure éducation des patients pourraient prévenir un certain nombre de problèmes.

 

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