Pourquoi les femmes âgées sont-elles plus vulnérables au cancer du sein ?

Les scientifiques se sont penchés sur les raisons expliquant pourquoi les femmes âgées étaient plus susceptibles de déclencher un cancer du sein.

Dysfonctionnement des progéniteurs multipotents

Dans cette étude, les scientifiques du Département de l’Energie du Laboratoire National Lawrence Berkeley (Berkeley Lab) et de l’Université de Bergen en Norvège ont constaté que plus les femmes avançaient dans l’âge, moins les cellules responsables du maintien en bonne santé du tissu mammaire répondaient convenablement à leur environnement immédiat, notamment en réagissant moins bien aux signaux mécaniques qui devraient les inciter à supprimer des tumeurs à proximité.

Leur travail met en lumière la manière dont le vieillissement altère les fonctions cellulaires et moléculaires, et comment ces changements contribuent à la prévalence du cancer du sein chez les femmes âgées, la maladie étant le plus souvent diagnostiquée entre 55 et 64 ans, selon l’institut national américain du cancer.

La recherche a été publiée dans la revue Cell Reports et a été dirigée par Mark LaBarge de la division Sciences de la Vie du Berkeley Lab.

Pour parvenir à leurs conclusions, les scientifiques ont étudié les progéniteurs multipotents, un type de cellules souches adultes que l’on croit être à l’origine de nombreux cancers du sein. Il y a 2 ans, le groupe du Pr. LaBarge a constaté qu’à mesure que les femmes vieillissaient, plus ces cellules s’accumulaient dans les tissus épithéliaux mammaires. Ils ne savaient pas pourquoi elles s’y multipliaient, mais ils pensaient que leur microenvironnement cellulaire pouvait jouer un rôle.

Pour explorer cette hypothèse, les chercheurs ont examiné des échantillons de cellules mammaires épithéliales de femmes pré- et post-ménopausées. Ils cherchaient à savoir comment les progéniteurs multipotents dans ces échantillons de tissus étaient affectés par de minuscules modifications de leur microenvironnement. Ils ont placé le tissu sur des surfaces de polymères mous qui imitent les tissus sains du sein, ainsi que sur des surfaces de polymères qui imitent la rigidité d’une tumeur.

Ils ont constaté que les progéniteurs multipotents dans le tissu des femmes de moins de 30 ans étaient extrêmement moins sensibles aux changements de leur environnement immédiat. En effet, lorsque le tissu des jeunes femmes a été placé sur un polymère souple, les progéniteurs multipotents se sont différenciés en cellules luminales qui produisent le lait. Lorsque le tissu a été placé sur un polymère rigide, les cellules ont réduit la production des cellules luminales et ont accéléré la production de cellules myoépithéliales pour combattre la tumeur.

« Nous pensons qu’il s’agit d’un mécanisme de défense. Le tissus de l’épithélium reconnaît que la rigidité est présente et produit des suppresseurs de tumeur », explique le Pr. LaBarge.

Seulement, ce mécanisme de défense n’a pas été observé chez les femmes de plus de 55 ans. Au lieu de répondre à un polymère rigide en fabriquant davantage de suppresseurs de tumeur, les progéniteurs multipotents ont produit des quantités égales de cellules luminales et de suppresseurs de tumeur.

C’est qui n’est pas une bonne nouvelle puisque la majorité des cancers diagnostiqués sont luminaux. Cela signifie que plus il y a de progéniteurs multipotents, plus il y a de cellules qui peuvent devenir cancéreuses.

 

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