Un vieillissement plus lent pour se protéger de Parkinson

On a longtemps cherché à réduire les effets du vieillissement. Il existe désormais une nouvelle raison de continuer à rechercher des moyens pour ralentir l’horloge : prévenir la maladie de Parkinson.

Le vieillissement est le plus grand facteur de risque de développer Parkinson

Des scientifiques de l’Institut de Recherche Van Andel (VARI) ont constaté que ralentir le vieillissement réduisait la dégénérescence liée à la maladie de Parkinson. L’étude a été publiée dans la revue Nature.

La maladie de Parkinson est la deuxième maladie neurodégénérative la plus fréquente. Elle touche 7 à 10 millions de personnes dans le monde. Les symptômes comprennent un ralentissement des mouvements, des tremblements au repos, une instabilité posturale et de la rigidité, ainsi que des symptômes non-moteurs comme la démence, la perte de l’odorat, les troubles du sommeil, la constipation et la dépression.

« On ne sait pas pourquoi les symptômes prennent de nombreuses décennies à se développer lorsque des mutations héréditaires qui causent la maladie sont présentes depuis la naissance », déclare Jeremy Van Raamsdonk, auteur principal de l’étude. « Le vieillissement est le plus grand facteur de risque de développer Parkinson. Nous croyons que les changements qui se produisent durant le processus de vieillissement rendent les cellules du cerveau plus sensibles aux mutations pathogènes qui ne causent aucun problème chez les personnes plus jeunes ».

Dans le cadre de cette recherche de moyens de prévenir Parkinson, les scientifiques ont retardé le processus de vieillissement dans des modèles génétiques de la maladie. Ils ont démontré qu’un vieillissement plus lent confère une protection contre la perte de cellules productrices de dopamine dans le cerveau et diminue la formation d’amas d’alpha-synucléine, 2 caractéristiques de la maladie de Parkinson.

« Ce travail suggère que ralentir le vieillissement peut avoir des effets protecteurs sur les cellules du cerveau qui pourraient autrement être endommagées dans la maladie de Parkinson. Notre objectif est de traduire cette connaissance en thérapies pour ralentir, arrêter ou inverser la progression de Parkinson ».

Ralentir le vieillissement pour préserver les cellules du cerveau

Pour leur étude, les chercheurs ont utilisé des vers comme modèle génétique pour la maladie de Parkinson. Bien que leur système nerveux soit simple et qu’ils soient faciles à manipuler génétiquement, les C. elegans sont adaptés à l’identification de nouvelles stratégies de traitement pour les maladies neurodégénératives.

Les chercheurs ont pu constater que la réduction des 2 caractéristiques de Parkinson a permis un vieillissement plus lent des vers. En conséquence, ce ralentissement du vieillissement a efficacement réduit les déficits moteurs liés à la perte de cellules productrices de dopamine et a éliminé la sensibilité accrue au stress.

Des vers aux personnes

Les gènes manipulés liés à la longévité chez les vers sont également associés à la longévité chez les humains. Toutefois, les thérapies qui affectent ces gènes peuvent nécessiter un contrôle rigoureux pour atténuer les effets secondaires potentiels.

Les chercheurs prévoient donc d’enquêter sur ce lien dans les modèles de la maladie de Parkinson et d’autres pour rechercher des gènes supplémentaires impliqués dans la longévité qui ont un risque faible d’effets secondaires, tout en ralentissant ou en prévenant efficacement la maladie de Parkinson.

 

Votre demande de rappel