Certains suppléments nutritionnels ne correspondent pas aux réalités scientifiques

Selon des chercheurs américains, certains suppléments nutritionnels destinés à l’amélioration de la vue ne contiendraient pas les formulations nécessaires.

Des formulations tronquées et inefficaces

Des milliards de dollars sont dépensés chaque année dans les suppléments nutritionnels. Des chercheurs américains se sont penchés sur ceux destinés aux yeux, pour déterminer si leur formulation était conforme aux constatations scientifiques.

Ils trouvé que certains des produits les plus vendus ne contiennent pas d’ingrédients à des doses identiques à des formules oculaires avérées efficaces dans les essais cliniques. En outre, l’étude a révélé que les allégations faites sur le matériel promotionnel des produits manquaient de preuves scientifiques. Les résultats de cette étude ont été publiés dans la revue American Academy of Ophtalmology.

La principale cause de cécité chez les seniors est liée à la DMLA. Le traitement recommandé pour la DMLA à certains stades de la maladie inclut des suppléments nutritionnels. Une étude (AREDS) a constaté en 2001 qu’une formule spécifique de suppléments nutritionnels contenant de fortes doses d’antioxydants et de zinc pouvait ralentir l’aggravation de la DMLA chez ceux qui sont atteints des formes intermédiaires et avancées sur un seul œil.

Une étude de suivi, AREDS2, a conclu en 2011 que la formule était encore plus efficace si un ingrédient, le bêta-carotène (une forme de vitamine A), était remplacé par des nutriments connexes, la lutéine et la zéaxanthine. Le bêta-carotène a été substituée dans AREDS2 en raison de son lien avec un risque accru de cancer du poumon chez les fumeurs.

Les deux études ont conditionné une forte augmentation des ventes de suppléments nutritionnels oculaires contenant les formules d’AREDS et d’AREDS2.

Afin de tester si les produits étaient conformes aux résultats des études, les chercheurs ont comparé les ingrédients des produits les plus vendus correspondant aux formules exactes d’AREDS et d’AREDS2. Ils ont identifié 5 marques et analysé 11 produits.

Ils ont constaté que :

  • Seulement 4 des produits avaient des doses équivalentes à AREDS ou des ingrédients de AREDS2 ;

  • 1 sur 4 contenaient des doses plus faibles pour l’ensemble des ingrédients AREDS et AREDS2 ;

  • 4 produits comprenaient également des vitamines, des minéraux et d’autres extraits de plantes qui ne faisaient pas partie de la formulation.

En outre, alors que les plaquettes promotionnelles des 11 produits revendiquaient que les suppléments « soutenaient », « protégeaient », « aidaient » ou « promouvaient » la vision et la santé oculaire, aucun de présentait de déclaration précisant que les suppléments nutritionnels étaient efficaces chez les gens atteints de DMLA à des étapes spécifiques. Il n’était pas non plus fait mention que pour le moment, il n’existait pas suffisamment de preuves pour soutenir l’utilisation systématique de suppléments nutritionnels pour la prévention primaire des maladies oculaires telles la DMLA ou la cataracte.

« Avec autant de vitamines prétendues soutenir la santé oculaire, il est très facile pour les patients d’êtres induits en erreur en achetant des suppléments ne fournissant pas les résultats escomptés », explique Jennifer J. Yong, auteur de l’étude. « Nos résultats soulignent l’importance qu’ont les ophtalmologistes à éduquer les patients sur le fait d’acheter des produits conformes aux normes en vigueur ».

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