Le manque de contact physique nuit aux seniors

Une nouvelle étude démontre que les seniors qui ont peu de contact en face-à-face avec leur famille et leurs amis sont presque deux fois plus susceptibles de développer une dépression.

Le manque d’interaction sociale peut conduire à une dépression

Cette étude, publiée dans la revue The Journal of American Geriatrics Society, montre en outre que des contacts réguliers avec les autres par téléphone ou par courrier électronique ne compense pas le risque de développer une dépression en l’absence de contact physique.

« La recherche a longtemps soutenu l’idée que des liens sociaux forts renforçaient la santé mentale des individus. Mais cette étude est la première sur le rôle que joue le type de comportement avec les proches dans la lutte contre la dépression », expliquent les chercheurs.

« Nous avons constaté que toutes les formes de socialisation ne sont pas égales. Les appels téléphoniques et la communication numérique, avec des amis ou des proches, n’ont pas la même puissance que les interactions sociales en face-à-face pour aider à conjurer la dépression ».

En France environ 4,4% des seniors souffrent d’une dépression caractérisée, pourcentage qui augmente selon que l’individu est hospitalisé ou a besoin de soins à domicile.

Selon des études antérieures, le manque d’interaction sociale peut être un facteur clé de la dépression chez les seniors et peut même conduire à une mort précoce et au suicide.

Des contacts physiques fréquents avec la famille peuvent aider les seniors à se protéger contre la dépression

Les chercheurs ont analysé les données de 11065 adultes de plus de 50 ans entre 2004 et 2010. Ils ont étudié la fréquence selon laquelle les participants ont interagi avec leur famille et leurs amis au travers de 4 types de contact social : le téléphone, l’email, le courrier et en face-à-face. Les symptômes de dépression ont été évalués 2 ans plus tard, en 2014.

Les résultats ont révélé que les seniors qui ont eu très peu de contacts physiques avec leur entourage étaient presque 2 fois plus susceptibles de développer une dépression deux ans plus tard. Seulement 6,5% des participants ayant eu un contact en face-à-face au moins trois fois par semaine ont eu des symptômes de dépression, comparativement à 11,5% qui ont eu des contacts physiques une seule fois tous les 2 ou 3 mois.

Les chercheurs ont également constaté que la fréquence de contact par téléphone, courrier ou email n’a eu aucun effet sur le risque de dépression des participants. Ces résultats sont restés identiques après ajustements des facteurs de confusion potentiels comme la distance, les symptômes préexistants de dépression et l’état de santé général.

Les chercheurs ont également évalué comment le risque de dépression variait selon les types d’individus. Ils ont constaté que pour le seniors de 50 à 69 ans, des contacts physiques fréquents réduisaient le risque de dépression, avec de plus grands avantages encore chez les personnes de plus de 70 ans.

« La fréquence de contact social physique avec les amis ou la famille prédit le risque de dépression subséquente chez les seniors. Les cliniciens devraient envisager d’encourager les interactions en face-à-face comme stratégie de prévention de la dépression ».

 

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