Une étude révèle que le tourisme du suicide en Suisse à doublé

La question du suicide assisté est sans doute controversée. Bien que limité dans de nombreux pays, il n’est pas clairement réglementé en Suisse, ce qui conduit à une convergence de soi-disant touristes du suicide à venir dans le pays à la recherche de l’aide au suicide (AS) et « mourir dans la dignité ». Une nouvelle étude révèle qu’en 4 ans, le nombre de ces touristes du suicide en Suisse a doublé.

L’étude, publiée dans la revue Journal of Medical Ethics, révèle que les Allemands et les Britanniques sont les principaux demandeurs pour l’AS en Suisse. Les principales raisons comprennent divers troubles neurologiques comme la paralysie, divers types de sclérose et la maladie de Parkinson.

Dignitas est la principale association d’AS en Suisse et compte 5500 membres dans plus de 60 pays.

Afin de déterminer si la disponibilité du tourisme du suicide en Suisse a influencé les changements juridiques dans d’autres pays, et pour découvrir ce qui se passe réellement en Suisse, les chercheurs ont analysé les détails des enquêtes et des examens post-mortem chez les non-ressortissants suisses entre 2008 et 2012. Au total, il existe 6 organisations de droit à mourir en Suisse, dont 4 autorise les individus d’autres pays à utiliser leurs services.

Les Allemands et les Britanniques en tête

Après avoir analysé les 611 cas de personnes non résidant en Suisse qui avaient entrepris une AS, les chercheurs ont constaté qu’elles venaient de 31 pays différents. Tous, sauf 4, étaient allés chez Dignitas et leur âge variait de 23 à 97 ans, avec une moyenne à 69 ans. En outre, près de 60% des personnes étaient des femmes.

Parmi les pays représentés, l’Allemagne a eu le plus grand nombre de « touristes » (268), suivie par le Royaume-Uni (126). La France, l’Italie, les Etats-Unis, l’Autriche, le Canada, l’Espagne et Israël figuraient également dans le top 10.

Entre 2009 et 2012, lorsque l’étude a eu lieu, les chercheurs ont noté que le nombre de personnes venues en Suisse pour une AS avait doublé.

L’équipe a également constaté que la quasi-totalité des AS avaient recouru au pentobarbital de sodium, le médicament le plus couramment utilisé pour une AS, et qui ne peut être prescrit qu’à des conditions spécifiques en vertu du droit suisse. Toutefois, 4 personnes ont eu recours à l’inhalation d’hélium, un type d’AS considéré comme atroce par les médias.

Bien qu’une personne sur 3 présentait plus d’une condition, les conditions neurologiques ont compté pour plus de la moitié de tous les cas, suivies par le cancer et les maladies rhumatismales.

Aller dans un autre pays pour faire le « sale boulot »

Les chercheurs concluent leur étude en mentionnant que le phénomène unique du tourisme du suicide en Suisse pourrait aboutir à la modification des directives en vigueur dans les pays étrangers. Cependant, même s’il existe des raisons qui pourraient le permettre comme la libéralisation de l’opinion publique ou la reconnaissance d’un malaise intellectuel sinon moral à permettre à un autre pays de « faire le sale boulot « , cela ne constitue pas des raisons viables pour modifier les lois de chaque pays.

 

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