Faut-il retirer la vésicule biliaire chez les seniors ?

Le retrait de la vésicule biliaire est l’une des opérations chirurgicales les plus courantes pratiqué chez les seniors. Pourtant une nouvelle recherche montre que son ablation ne bénéficierait pas aux patients.

Le retrait de la vésicule biliaire n’est pas lié au risque de calculs

Le risque de développer des calculs biliaires augmente avec l’âge. Même si une personne de moins de 40 ans a 8% de chances d’en développer, ce risque grimpe à plus de 50% chez les personnes de plus de 70 ans. Cette maladie est la cause la plus fréquente de douleurs abdominales aiguës chez les seniors et l’élimination des calculs représente un tiers des opérations abdominales chez les plus de 65 ans.

Une précédente étude avait montré qu’une combinaison de facteurs – âge, genre, race, maladies associées, gravité des symptômes – pouvait mettre en plus grand danger les patients pour une attaque aiguë de la vésicule biliaire. Cette étude a abouti à un modèle prédictif pour déterminer les patients les plus à risque, et donc plus susceptibles d’obtenir un bénéfice après le retrait de la vésicule.

Leur nouvelle étude a porté sur plus de 160.000 seniors de plus de 66 ans qui ont eu des épisodes de calculs biliaires. Les chercheurs ont utilisé leur modèle prédictif afin de déterminer lesquels de ces patients auraient pu avoir une attaque aiguë de la vésicule biliaire dans les deux ans. Les patients de la catégorie la plus à risque ont eu le plus souvent la vésicule retirée.

Mais cette nouvelle étude montre que l’inverse est vrai. Le retrait de la vésicule biliaire ne semble pas dépendre du risque et chez les patients sains, ceux qui présentaient un plus grand risque ont eu leur vésicule retirée moins souvent.

Grâce à leur modèle, les chercheurs ont identifié les patients qui étaient dans les catégories à faible, modéré ou haut risque pour un épisode de vésicule biliaire aigu ayant nécessité une hospitalisation. Cette étude valide l’exactitude de leur modèle prédictif. Parmi ceux qui n’ont pas eu leur vésicule biliaire retirée, moins de 20% dans le groupe à faible risque ont fini par être hospitalisés pour des problèmes de vésicule biliaire, et 65% ont été hospitalisés dans le groupe à plus haut risque dans les deux ans.

En étudiant les patients qui ont subi une chirurgie, les chercheurs ont observé que le risque n’était pas lié à l’enlèvement de la vésicule biliaire. En effet, seulement 22% des personnes du groupe à faible risque, 21% de celles à risque modéré et 23% de celles du groupe à haut risque ont eu leur vésicule retirée. Chez les patients les plus sains, le retrait de la vésicule biliaire a été réalisé dans 34% dans le groupe à faible risque, et 27% chez les plus exposés. En outre, moins de 10% des patients qui n’ont pas eu leur vésicule retirée ont consulté un chirurgien après l’épisode initial.

Ce modèle de prédiction du risque pourrait améliorer les décisions cliniques et prévenir les complications futures dans cette population vulnérable. Les informations pourraient aider les patients à prendre des décisions dans le contexte de leurs symptômes et l’impact sur leur qualité de vie.

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