L’insuffisance de sommeil accélère le vieillissement du cerveau

Selon des chercheurs de la Duke-NUS Graduate Medical School de Singapour, l’insuffisance de sommeil accélèrerait le vieillissement du cerveau chez les personnes âgées.

Chaque heure de sommeil en moins augmente le déclin cognitif

Cette étude sur des seniors de plus de 55 ans et en bonne santé, publiée dans la revue Sleep, a utilisé l’imagerie par résonance magnétique (IRM) et des évaluations neuropsychologiques pour étudier les changements dans le cerveau associés au vieillissement.

Ainsi, pour chaque heure de durée de sommeil réduite, les chercheurs ont constaté une expansion supplémentaire annuelle des ventricules cérébraux et un déclin additionnel annuel de la performance cognitive globale.

L’atrophie du cerveau liée à l’âge a été observée dans les ventricules, une série d’espaces interconnectés remplis de liquide dans le noyau du cerveau antérieur et le tronc cérébral.

« Bien que l’élargissement des ventricules soit un marqueur de déclin cognitif et du développement de maladies neurodégénératives telles que la maladie d’Alzheimer, les effets du sommeil sur ce marqueur n’avaient jusque-là jamais été étudiés », expliquent les chercheurs.

Ces résultats ajoutent donc de nouvelles preuves : « Chaque heure de sommeil supprimée a augmenté le taux d’expansion annuel des ventricules de 0,59%, et celui du déclin annuel de la performance cognitive globale de 0,67%, après contrôle des effets liés à l’âge, le sexe, l’éducation et l’indice de masse corporelle ».

La durée de sommeil optimale

L’auteur principal, le Pr. Michael Chee, expert en neuroscience cognitive et en troubles du comportement à Duke-NUS, suggère une idée de la durée optimale du sommeil : « Les travaux antérieurs menés suggèrent que 7 heures par jour pour les adultes semblent être la bonne durée pour une performance cognitive optimale. Dans les années à venir, nous espérons déterminer la bonne durée pour ce qui est bon pour la santé cardio-métabolique et le cerveau sur le long terme ».

Les recherches précédentes sur le sommeil optimal ont été publiées en juin 2013, en utilisant les données de plus de 150.000 personnes.

L’importance pour les populations vieillissantes

Le Pr. Chee explique que son travail vise à combler une lacune dans les preuves sur les facteurs de risques chez les populations vieillissantes. Il espère que les résultats de ses futurs travaux pourront informer des changements qui pourraient réduire les maladies.

« L’un des défis est de persuader les gens de faire attention à leur sommeil. C’est qu’il y a un écart entre les études en laboratoire - reposant sur un échantillon de petite taille, menées sur le court terme, mais très détaillées -  et les études épidémiologiques, qui couvrent un très grand nombre de personnes mais qui ne peuvent pas étudier les points de terminaison bruts comme la mortalité ou la maladie et qui s’attachent à accorder moins d’importance aux résultats intermédiaires comme le déclin cognitif ».

« Des études longitudinales cherchent à combler cette lacune, et nous pensons qu’avec les populations vieillissant très rapidement en Asie, les problèmes cardio-métaboliques comme le diabète vont tout simplement augmenter si elles n’accordent pas suffisamment d’importance aux facteurs de risque modifiables. Chacun de ces facteurs, individuellement, possède un risque faible, mais ils deviennent significatifs si tous contribuent ». 

 

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