Le cerveau pourrait contourner les dommages d’Alzheimer

L’une des caractéristiques de la maladie d’Alzheimer, la forme la plus commune de démence, est l’accumulation de dépôts de protéines bêta-amyloïdes dans le cerveau. Une nouvelle étude publiée dans la revue Nature Neurosciences suggère que chez certains seniors, le cerveau aurait la faculté de compenser les dommages causés par Alzheimer en faisant appel à des circuits cérébraux supplémentaires.

Des études antérieures ont montré que certains seniors atteints d’Alzheimer ayant conservé leur pensée et leur mémoire montrent des signes d’activation de certaines parties du cerveau.

Mais jusqu’à présent, les scientifiques ne savaient pas si cette activation supplémentaire était liée à une meilleure performance cognitive ou si elle résultait d’une surexcitation anormale.

William Jagust, professeur en santé publique et neuroscientifique à l’Université de Berkeley, déclare que son équipe a découvert que le cerveau peut compenser les dommages provoqués par les bêta-amyloïdes. Il explique cependant que la raison pour laquelle certains seniors présentant des dépôts de bêta-amyloïde font appel à différentes parties de leur cerveau n’est pas encore claire.

Stimuler l’activité cognitive peut aider le cerveau à s’adapter aux dommages

La maladie d’Alzheimer représente 60 à 80% des cas de démence, un terme général pour des conditions qui nuisent à la mémoire et à la capacité mentale rendant difficile la vie quotidienne. Cette maladie présente deux caractéristiques : les dépôts de protéine bêta-amyloïde qui s’accumulent dans les espaces entre les cellules nerveuses, et les écheveaux de fibres torsadées d’une autre protéine appelée Tau qui s’accumulent à l’intérieur des cellules.

Lors d’une précédente étude, le Pr. Jagust et ses collègues avaient constaté que les cerveaux actifs présentaient moins de bêta-amyloïdes, suggérant qu’il est très possible que les gens passant toute une vie à stimuler leur activité cognitive ont des cerveaux qui sont mieux en mesure de s’adapter à d’éventuels dégâts.

Preuve que le vieillissement du cerveau peut compenser la présence des protéines d’Alzheimer

Pour cette étude, le Pr. Jagust et ses collègues ont examiné par IRM les cerveaux de 71 participants chargés d’exécuter des tâches mentales. 22 étaient de jeunes adultes en bonne santé et 49 des seniors ne présentant aucun signe de déclin mental.

Les scanners ont montré que 16 seniors possédaient des dépôts de bêta-amyloïde.

Pour les tâches mentales, les chercheurs ont demandé aux participants de mémoriser des photos de différentes scènes. Ensuite, ils ont testé leur capacité à se souvenir de l’essentiel, puis des détails de ce qu’ils avaient vu.

Par exemple, l’une des photos montrait un garçon faisant le poirier. Pour l’essentiel, on a demandé aux participants si la description générale d’un garçon faisant le poirier correspondait à l’image. Ensuite, on leur a demandé de confirmer certains détails comme la couleur de la chemise du garçon.

Le Pr. Jagust déclare que les 2 groupes ont réussi les tâches mentales de la même manière, mais qu’il s’est avéré que pour les personnes avec des dépôts de bêta-amyloïde, plus la tâche était complexe et détaillée pour leur mémoire, plus il y a eu d’activité cérébrale observée par IRM.

« Il semble que leur cerveau a trouvé un moyen de compenser la présence des protéines associées à la maladie d’Alzheimer », conclut le Pr. Jagust.

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