Un lien entre l’épilepsie et le vieillissement

Le segment le plus important et le plus dynamique des personnes atteintes par l’épilepsie est celui des seniors de plus de 60 ans. Elles sont confrontées à un certain nombre de problèmes de santé connexes, notamment cognitifs, physiques et neurologiques. De nouvelles recherches en suggèrent de nouvelles, moins attendues, sur le processus de vieillissement. 4 études ont exploré les effets de l’épilepsie sur le cerveau, fournissant un aperçu qui met en lumière les implications à long terme de la vie avec cette condition.

Le cerveau des seniors atteints d’épilepsie est près de 9 ans plus vieux

Les personnes atteintes d’épilepsie qui ne répondent pas aux médicaments ont des cerveaux qui apparaissent plus vieux que leur âge réel, selon l’une des 4 études. Les chercheurs ont utilisé l’IRM pour prédire les âges des participants épileptiques et de leurs pairs en bonne santé. Un algorithme d’apprentissage automatique a été utilisé pour prédire l’âge basé sur des données provenant de patients sains qui avaient été recueillies à partir de grandes bases de données d’imagerie accessibles au public.

La différence entre l’âge prédit du cerveau et l’âge chronologique était en moyenne 8,8 ans de plus pour les patients souffrant d’épilepsie.

Une vie agréable néanmoins

Une deuxième étude révèle le sort des enfants atteints par la condition 50 ans plus tard. Les chercheurs ont évalué 179 personnes souffrant d’épilepsie depuis l’enfance jusqu’à 60 ans en utilisant des évaluations neuropsychologiques et des techniques d’imagerie pour mieux comprendre le processus de vieillissement. Dans l’ensemble, la majorité d’entre eux semble jouir d’une qualité de vie élevée, avec une réussite socio-économique comparable aux personnes saines.

Un lien entre LTC et risque génétique d’Alzheimer

La troisième étude est la première du genre à relier une lésion cérébrale traumatique (LTC) avec l’épilepsie post-traumatique (EPT) dans le vieillissement de la population, en particulier chez les seniors portant des gènes de risque de la maladie d’Alzheimer. Les scientifiques ont cherché à savoir, chez la souris, si une LTC augmentait le risque de développer une épilepsie chez ceux qui étaient à risque génétique d’Alzheimer. Ils ont constaté que la combinaison entre une LTC et le risque d’Alzheimer a entraîné non seulement une épileptogénèse, mais également certaines déficiences cognitives et somatomotrices.

Cette étude est la première du genre à fournir des renseignements complets sur le fait que les LTC chez les patients portant le risque génétique d’Alzheimer entraînaient une épileptogénèse exacerbée.

L’âge ne prédispose pas à la récidive des crises d’épilepsie

Enfin, la quatrième étude a comparé les personnes qui ont eu leur première crise d’épilepsie au cours de leur 6ème décennie et celles qui l’ont eu au cours de leur 7ème ou plus tard, afin de déterminer si le terme largement employé « épilepsie du sujet âgé » était une simplification excessive.

Ce type de patients a donc été évalué et comparé à des sujets plus jeunes. Les résultats montrent les mêmes pathologies : tumeurs, infarctus, malformations vasculaires ; mais également un excellent pronostic global de traitement dans les deux groupes.

« Notre étude montre que la croyance en ce que le vieillissement du cerveau prédispose à la récidive de crises est actuellement entièrement spéculative ».

 

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