Le stress lié à la perte de mémoire à court terme chez les seniors

La plupart d’entre nous sommes conscients que le stress peut augmenter les risques de certaines conditions comme les maladies cardiovasculaires, l’altération de la fonction immunitaire et des troubles psychologiques. Une nouvelle étude suggère désormais un lien entre des niveaux élevés de cortisol, l’hormone du stress, et la perte de mémoire à court terme chez les seniors.

Des chercheurs de l’université de l’Iowa ont découvert que bien que la stimulation de l’hormone du stress soit importante pour notre survie, en nous rendant plus alertes sur le moment, des pointes exceptionnellement élevées ou prolongées de son niveau peut produire des effets négatifs comme des problèmes de digestion, l’anxiété, le gain de poids et une augmentation de la pression artérielle.

L’auteur de l’étude, le Pr. Jason Radley, explique que « les hormones du stress sont un mécanisme que nous pensons désormais conduire à l’altération du cerveau. Comme un rocher sur un rivage, après des années d’érosion, il finira par se décomposer et disparaître ».

Bien que des études antérieures aient montré que le cortisol produit des effets similaires dans d’autres régions du cerveau, cette nouvelle étude est la première à évaluer la manière dont le cortisol affecte le cortex préfrontal, la zone du cerveau liée à la mémoire à court terme.

Les chercheurs ont donc étudié des rats de 22 mois, l’équivalent chez l’être humain de seniors de 65 ans. Selon eux, les troubles de la mémoire à court terme liés au cortisol commenceraient autour de cet âge chez l’homme.

Plus les niveaux de cortisol sont élevés, plus le sujet âgé est faible

Les chercheurs ont procédé à des tests répétitifs de mémoire à court terme, comme retrouver son chemin dans un labyrinthe, à deux groupes de rats, le premier âgé de 22 mois (65 ans), et le second de 4 mois (20 ans).

Les résultats ont montré que, bien que la mémoire se soit dépréciée dans tous les groupes à mesure que l’intervalle d’attente de la répétition du test augmentait, les rats les plus âgés qui présentaient des niveaux élevés de corticostérone performaient le moins bien. En effet, ils ont choisi la bonne direction seulement dans 58% des cas, alors que leurs congénères les plus jeunes réussissaient dans 80% des  cas.

Un potentiel pour des traitements diminuant le cortisol

Le Pr. Radley évoque que, bien que les résultats de son étude ne soient que préliminaires, il est possible que le déclin de la mémoire à court terme chez les seniors pourrait être ralenti ou empêché par des traitements diminuant les taux de cortisol.

Cela pourrait inclure des traitements pour des personnes fabriquant naturellement des niveaux élevés de cortisol, pour des personnes qui en fabriquent de manière récurrente, ou celles connaissant un stress sur le long terme à la suite d’événements traumatisants.

Le Pr. Radley se dit heureux que cette possibilité puisse être proposée sur la base des résultats de ses recherches. Cependant, son équipe et lui semblent incertains quant à d’autres recherches sur le sujet. « Les études sur le vieillissement sont coûteuses et fastidieuses, mais nous donnent le recul nécessaire pour poursuivre d’éventuelles recherches prochainement ».

 

Votre demande de rappel