Les mutuelles seniors pourraient prendre en charge le sport sur ordonnance

Très prochainement, les praticiens de santé auront accès à un dictionnaire Vidal spécial sport pour les aider à prescrire une activité physique en fonction des pathologies de leurs patients. Un tiers de Français serait favorable à une prise en charge par leur mutuelle.

Un Vidal des activités sportives

Tous les praticiens de santé ont à portée de main leur précieux Vidal des médicaments recensant les principaux médicaments disponibles sur le marché français. Très bientôt, ils pourront acquérir un Vidal des activités sportives recommandées pour la santé afin de leur permettre d’établir un programme adapté à chaque patient.

« Pas de sport pour tous, mais du sport pour chacun », insiste Alain Calmat, initiateur du projet lancé en 2009 et ancien ministre de la Jeunesse et des Sports de 1984 à 1986. « Dans un premier temps, nous avons retenu quatre publics cibles : les patients atteints de maladies métaboliques comme le diabète et l’obésité, de maladies cardiovasculaires comme l’hypertension artérielle, et de cancers. Nous avons également inclus les seniors ».

Cet imposant ouvrage, fruit du travail du CNOSF (Comité national olympique du sport français, détaille les pratiques sportives adaptées à chaque pathologie. Il existe 3 niveaux de sévérité en fonction du stade de la maladie et de son évolution. Les niveaux 1 et 2 permettent de pratiquer une activité sportive au sein d’une fédération, le niveau 3 exclusivement en milieu médicalisé.

Cette catégorisation a été possible grâce à la concertation entre experts de la santé, le STAPS (Sciences et techniques des activités physiques et sportives) et les différentes fédérations sportives. Ainsi, chaque activité sportive y trouve sa place comme le rugby ou encore le tennis.

La Haute autorité de santé a reconnu en 2011 l’activité physique et  sportive comme thérapeutique non médicamenteuse et, plus récemment, en avril 2015, l’Assemblée nationale a accepté un amendement visant à donner un cadre législatif au sport sur ordonnance dans l’ensemble de l’hexagone.

Strasbourg a déjà franchi le pas en 2012 en établissant un dispositif permettant aux médecins de prescrire une activité physique aux patients atteints de maladies chroniques. Près d’un millier de patients ont ainsi pu bénéficier d’une ordonnance d’activité sportive.

Les médecins favorables au sport sur ordonnance

Une étude menée fin octobre 2015 conduite par l’Ifop pour l’assureur Swisslife montre que la grande majorité des médecins libéraux est favorable à l’idée du sport sur ordonnance. En effet, 84% d’entre eux se disent enthousiastes et 74% auraient déjà prescrit au moins une fois une activité sportive à un patient.

Pour le moment, la question du financement reste en suspens. Les médecins généralistes conseillent une prise en charge de cette thérapeutique non médicamenteuse par les patients eux-mêmes, tandis que, selon un autre sondage mené en juin dernier, 39% des Français seraient favorables à une prise en charge par la Sécurité sociale et 35% par les mutuelles santé.

Les seniors représentent la population la plus touchée par les maladies chroniques retenues par ce Vidal. Ce sont donc eux qui « profiteront » sans doute davantage de ce dispositif dès sa mise en place.

Ce Vidal sera disponible dans un premier temps en version numérique.

 

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