Les neurones responsables de l’insomnie des seniors

Alors que les scientifiques sont conscients que de nombreuses personnes âgées ont du mal à trouver le sommeil, la cause sous-jacente de leur insomnie et de leurs troubles du sommeil est largement inconnue. Une nouvelle étude suggère cependant qu’à mesure que nous vieillissons, nous perdons des cellules dans une zone spécifique du cerveau qui nous permet de nous endormir.

Avec ses collègues, le neuroscientifique Andrew Lim du centre Sunnybrook de l’Université de Toronto, a montré pour la première fois que la quantité de neurones dans la « zone d’interruption du sommeil », dont la perte chez les rats conduit à des troubles du sommeil, est largement diminuée dans le cerveau des êtres humains âgés.

« Chez beaucoup de personnes âgées souffrant d’insomnie ou d’autres troubles perturbant le sommeil, la cause sous-jacente reste inconnue. Nous apportons désormais la preuve que la perte des neurones dans une région particulière du cerveau qui contrôle le sommeil peut être un facteur important d’insomnie chez de nombreuses personnes âgées », explique le Pr. Lim.

Lui et ses collègues espèrent que leur découverte mènera à de nouveaux traitements contre l’insomnie et les troubles du sommeil chez les seniors pour les aider à améliorer leur qualité de vie.

En outre, il explique que compte tenu des preuves récentes sur l’incidence des troubles du sommeil dans le déclenchement de la maladie d’Alzheimer, des traitements basés sur ces résultats pourraient prévenir ou ralentir la maladie.

La réduction des neurones dans la zone d’interruption du sommeil chez l’homme causeraient les perturbations du sommeil

Le cerveau humain possède un groupe de cellules similaires à celles des rats dans l’hypothalamus. En étudiant ces cellules chez le rat il y a plus de 20 ans, le Pr. Saper avait trouvé un « commutateur de sommeil » dans l’hypothalamus, un groupe de cellules inhibitrices du sommeil responsables de la mise hors tension des systèmes d’éveil du cerveau, ce qui permet aux animaux de s’endormir. Il a constaté qu’une fois les neurones perdus dans cette zone, les rats ont connu une importante insomnie : leur temps de sommeil a été réduit de 50%, et leur sommeil était devenu plus fragmenté et perturbé.

Se basant sur les résultats des recherches du Pr. Saper, le Pr. Lim a étudié le phénomène chez l’homme sur plus de 1000 participants s’étant portés volontaires pour faire don de leur cerveau à la science à leur mort. Les participants ont été suivis depuis 2005 tous les 2 ans afin de mesurer leurs temps de sommeil.

En comparant ce qu’ils ont trouvé dans l’autopsie du cerveau de 45 participants décédés au cours de l’étude et la lecture des mesures faites durant leur suivi, les chercheurs ont découvert des liens entre le nombre de neurones dans la zone d’interruption du sommeil et l’importance de la perturbation du sommeil.

Les chercheurs ont en effet constaté que les participants dont l’interrupteur de sommeil contenait plus de 6000 neurones passaient au moins 50% de leur temps de sommeil sans aucune perturbation. Mais les participants ayant moins de 3000 neurones dans cette zone ne bénéficiaient d’un sommeil non perturbé que dans moins de 40% de leur temps de sommeil.

 

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