Une nouvelle découverte dans la maladie d’Alzheimer

Une analyse avancée par imagerie du siège de la mémoire et de l’apprentissage dans le cerveau pourrait être employée pour détecter la possibilité d’Alzheimer avant que les premiers troubles cognitifs n’apparaissent, ce qui suggère des implications importantes pour cette maladie et la démence en général chez les seniors.

Une fuite dans la barrière hémato-encéphalique

Des neuroscientifiques de l’USC (University of Southern California), pourraient avoir trouvé un moyen de prévenir le risque de la maladie d’Alzheimer. Ils ont utilisé l’imagerie en haute résolution pour scruter le cerveau humain afin de montrer pour la première fois que la barrière hémato-encéphalique, destinée à protéger notre cerveau de l’afflux de substances chimiques nocives, fuyait avec l’âge, depuis l’hippocampe, siège de l’apprentissage et de la mémoire qui est endommagé par la maladie d’Alzheimer.

L’étude, publiée dans la revue scientifique Neuron, indique qu’il est possible d’utiliser des scanners du cerveau pour détecter des changements dans les vaisseaux sanguins dans l’hippocampe avant qu’ils ne causent des dommages irréversibles menant à la démence et à des troubles neurologiques caractérisés par une perte progressive de la mémoire, de la cognition et de l’apprentissage. Ces résultats auraient d’importantes répercussions sur les quelques 135 millions de seniors de plus de 65 ans qui présenteront une démence d’ici 2050, selon les derniers chiffres de l’Association Alzheimer.

« C’est une étape importante dans la compréhension de la façon dont le système vasculaire affecte la santé de notre cerveau », a déclaré le Pr. V. Berislav Zlokovic, principal auteur de l’étude. « Pour éviter les démences, y compris la maladie d’Alzheimer, nous avons besoin de trouver les moyens de refermer la barrière hémato-encéphalique et prévenir le cerveau contre l’inondation de produits chimiques toxiques dans le sang. Les péricytes sont les gardiens de cette barrière hémato-encéphalique et peuvent être une cible importante pour la prévention de la démence », a-t-il poursuivi.

La maladie d’Alzheimer est la forme la plus commune de démence, un terme général pour désigner la perte de la mémoire et d’autres capacités mentales. Selon l’Association Alzheimer, près d’un million de personnes sont touchées par Alzheimer en France, une maladie cérébrale irréversible et progressive provoquant des troubles de la pensée, de la mémoire et de comportement, et entraînant la mort.

Des études post-mortem de cerveaux atteints d’Alzheimer par imagerie ont montré des dommages de la barrière hémato-encéphalique. Cependant, les raisons pour lesquelles ces dommages se produisent et à quel moment restent encore floues.

Dans leur étude, les chercheurs ont examiné par imagerie le cerveau de 64 personnes de différents âges et ont constaté que la fuite vasculaire précoce se produit dans l’hippocampe, lequel est protégé par la barrière hémato-encéphalique, mais de manière renforcée comparé à d’autres régions du cerveau. Cette barrière a également montré davantage de dommages dans la région de l’hippocampe chez les personnes atteintes de démence que chez celles qui étaient saines.

En outre, en examinant le liquide céphalo-rachidien, qui s’écoule à travers le cerveau et la moelle épinière, les chercheurs ont trouvé que les personnes qui montraient des signes légers de démence avaient 30% de plus d’albumine, une protéine naturellement dans le sang, et la présence d’une fuite dans la barrière hémato-encéphalique.

 

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