La rapamycine pourrait ralentir le vieillissement

La restriction alimentaire est l’une des méthodes les plus recherchées pour ralentir le processus de vieillissement. Une nouvelle étude explique que la rapamycine semble imiter cette méthode.

La rapamycine pourrait nous aider à vivre plus longtemps et en meilleure santé

La rapamycine est un antibiotique et immunosuppresseur dont l’utilisation a été approuvée il y a plus de 15 ans. Elle a suscité un vaste intérêt pour son apparente faculté à imiter la restriction alimentaire, en aidant les animaux à vivre à la fois plus longtemps et dans des conditions plus saines.

Cependant, ce médicament présente certains inconvénients, notamment celui d’augmenter la résistance à l’insuline, ce qui pourrait préparer le terrain au diabète. Néanmoins, de nouvelles recherches suggèrent que la combinaison de la rapamycine et d’un autre médicament pour compenser cette augmentation de la résistance à l’insuline peut fournir des bienfaits sans effets secondaires.

« Cela pourrait être une avancée importante si elle nous aide à trouver un moyen d’obtenir les avantages apparents de la rapamycine sans augmenter pour autant la résistance à l’insuline », explique le Pr. Viviana Perez, auteur de l’étude et professeur adjoint au Département de biochimie et de biophysique à l’Oregon State University College of Science.

« Cela pourrait être un moyen non seulement d’augmenter l’espérance de vie, mais également de répondre efficacement à certaines maladies liées au vieillissement et ainsi améliorer la santé en général. Nous pourrions trouver un moyen pour les gens de vivre plus longtemps, dans de meilleures conditions et avec une meilleure qualité de vie », poursuit le Pr. Perez.

Les maladies liées à l’âge sont les nombreuses maladies dégénératives qui touchent de milliards de personnes sur la planète et qui comptent parmi les principales causes de décès : maladies cardiovasculaires, diabète, maladie d’Alzheimer, cancers…

La rapamycine, d’abord découverte dans les sols de l’île de Pâques dans le Pacifique Sud, est principalement utilisée comme immunosuppresseur pour prévenir le rejet d’organes et de tissus. Au cours des dernières années, on a également observé qu’elle pouvait fonctionner comme un métabolisme « signaleur » qui inhibe une voie biologie présente dans presque toutes les formes de vie supérieures : la capacité à ressentir la satiété, entre autres choses.

Appelée mTOR chez les mammifères, cette voie a une valeur critique dans l’évolution : elle aide un organisme à éviter que ses cellules croissent lorsque ses réserves d’énergie sont insuffisantes. Cela explique pourquoi cette voie se retrouve dans une multitude d’espèces, de la levure à l’homme.

« La restriction alimentaire est l’une des rares interventions qui inhibent le mTOR », déclare le Pr. Perez. « Et un régime alimentaire restreint chez des animaux de laboratoire a permis d’augmenter leur espérance de vie d’environ 25 à 30%. Chez l’homme, certaines populations mangent moins de calories, comme les Asiatiques. Ils vivent ainsi plus longtemps ».

Mis à part des expériences fructueuses sur des souris avec un apport de calories 40% moins importante que la normale, il a été observé des résultats identiques avec la rapamycine, qui semble avoir un impact significatif, même lorsqu’elle est utilisée en fin de vie. Certains essais cliniques sur des humains sont déjà en cours et explorent ce potentiel.

 

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