Seniors : les benzodiazépines incompatibles avec Alzheimer

Une nouvelle recherche suggère qu’un calmant couramment prescrit aux patients atteints d’Alzheimer peut considérablement augmenter le risque de développer une pneumonie.

Etudier le lien entre pneumonie et benzodiazépines chez les patients atteints d’Alzheimer

La démence est une maladie neurologique qui affecte progressivement les capacités cognitives d’une personne. Plus précisément, le terme démence est utilisé pour décrire un groupe de symptômes qui affectent la mémoire d’une personne, sa pensée, l’orientation, le langage et la prise de décision.

La maladie d’Alzheimer est la forme la plus répandue de la démence, qui touche environ 1 million de personnes en France, et qui représente 60 à 80% de tous les cas de démence dans le monde. D’autres formes de démence comprennent la démence vasculaire, la démence à corps de Lewy, et diverses formes de démence frontotemporale.

Certaines études ont suggéré que la démence est également un facteur de risque de pneumonie et de décès liés à la pneumonie. En outre, on prescrit à la plupart des patients atteints de démence des calmants comme les benzodiazépines. Des recherches ont montré un lien entre l’utilisation de ce type de calmant et le risque de pneumonie.

Dans ce contexte, une équipe de chercheurs de l’université de Finlande orientale (UEF) à Kuopio a entrepris d’examiner s’il y avait effectivement un lien  entre l’utilisation de la benzodiazépine et la pneumonie chez les patients atteints de la maladie d’Alzheimer.

Les chercheurs ont examiné les données de 49.484 seniors avec la maladie d’Alzheimer, comprenant notamment les ordonnances, les décharges hospitalières et les causes de décès.

Un risque de pneumonie 30% plus élevé chez les utilisateurs de benzodiazépine

Les chercheurs ont identifié 5.232 utilisateurs de benzodiazépine et 3.269 utilisateurs de médicaments non-benzodiazépines aux effets similaires.

L’étude a révélé que les patients atteints d’Alzheimer qui prenaient des benzodiazépines étaient 30% plus susceptibles de développer une pneumonie. De plus, le risque s’est avéré plus élevé au cours des 30 premiers jours de traitement.

Les chercheurs n’ont toutefois pas trouvé d’association statistiquement significative entre le risque de pneumonie et l’utilisation de non-benzodiazépines. En revanche, ils précisent que leur étude n’a pas directement comparé les risques et les avantages des non-benzodiazépines et benzodiazépines. Ils n’ont donc pas pu déduire que les non-benzodiazépines étaient plus sûres.

Les chercheurs concluent que les « avantages et les risques de l’utilisation des benzodiazépines doivent être soigneusement pris en compte pour les patients atteints de la maladie d’Alzheimer et qu’ils comprennent les risques de pneumonie ».

L’étude était purement observationnelle, de sorte que les auteurs ne savent pas ce qui a causé l’association entre les calmants et la pneumonie. Cependant, ils pensent qu’en tant que sédatif, une benzodiazépine peut augmenter le risque d’ingestion de nourriture et d’aspiration de la salive dans les poumons.

« Un risque accru de pneumonie est une découverte importante à considérer dans le traitement des patients atteints de la maladie d’Alzheimer. Les benzodiazépines et les non-benzodiazépines sont souvent prescrites pour cette population, et l’utilisation sur le long terme est typique. La pneumonie conduit souvent à une admission hospitalière, et les patients avec une démence courent un risque plus grand de décès lié à la pneumonie », concluent les chercheurs.

 

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