Seniors : remise en question de leur aversion au risque médical

Selon une nouvelle étude menée par l’Université de Plymouth, les seniors sont plus susceptibles de prendre des risques médicaux que les jeunes adultes s’ils en perçoivent des avantages importants.

Les seniors ne sont pas opposés à prendre des risques

Yaniv Hanoch, professeurs en sciences de la décision, a déclaré que les conclusions de son étude remettaient en question la vision traditionnelle sur l’aversion au risque des seniors.

Cette étude, menée aux côtés de scientifiques britanniques et suisses, a impliqué 317 adultes âgés de 20 à 77 ans et s’est attachée à comparer les décisions entre les différents groupes d’âge au sujet des traitements médicaux à risque, tels que la vaccination et la chimiothérapie.

 « L’augmentation de l’âge a été associée à un risque plus élevé de prise de décision passive, de sorte que les seniors évitaient les options, telles que l’acceptation d’un traitement ou d’un vaccin qui pourrait diminuer leurs chances de décès », commente le Pr. Hanoch.

« Les croyances au sujet des seniors selon lesquelles ils prennent moins de risques avec l’âge sont principalement fondées sur des études de prise de risques financiers qui confirment leur aversion à ce type de risque. Cependant, les seniors ne semblent pas être aussi généralement opposés à la prise de risque que ce que la littérature sur la prise de risque financier suggère. Au lieu de cela, en ce qui concerne le domaine essentiel de la santé ou de la prise de décision médicale, les seniors se concentrent aussi fortement sur les avantages d’une procédure donnée », précise le Pr. Hanoch.

Rapport risque/avantages dans la balance

Les chercheurs ont donné aux participants quatre scénarios différents à lire. Dans les 2 premiers, les participants ont été invités à imaginer que leur région avait été bouclée en raison d’une très contagieuse et mortelle grippe pouvant tuer 10 personnes sur 100. On leur a ensuite demandé s’ils prendraient le risque de contracter un vaccin préventif qui, bien qu’efficace dans 95% des cas, leur donnait 5% de chances de mourir. Après avoir lu les scénarios, les participants ont indiqué qu’ils accepteraient le vaccin pour eux-mêmes (scénario 1) ou son administration à leur enfant (scénario 2).

Une conception similaire a été suivie pour les scénarios 3 et 4, mais en leur demandant d’imaginer qu’ils soient, ou leur enfant, diagnostiqués avec un cancer mortel à croissance lente.

L’étude a également utilisé un instrument de mesure psychologique pour évaluer si un participant se rendrait immédiatment chez le médecin s’il ressentait quelque chose d’anormal dans son corps ou s’il lui faisait mal. Les résultats ont montré que si un participant percevait plus d’avantages, il serait plus disposé à prendre un risque. A l’inverse, s’il percevait des risques plus élevés, il serait moins enclin à prendre ces risques.

« Nos données n’ont révélé aucune différence liée à l’âge dans les tendances à prendre des risques médicaux, ce qui contraste avec l’idée dominante que les seniors sont plus réfractaires au risque que les jeunes. Globalement, notre étude fournit des indications importantes sur l’évolution des risques médicaux face au nombre croissant de décisions médicales complexes et risquées liées à l’âge ».

 

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