Le surpoids et l’obésité liés à l’apparition précoce d’Alzheimer
Une nouvelle étude montre que les personnes en surpoids ou obèses à 50 ans sont plus à risque d’apparition précoce de la maladie d’Alzheimer.
Une étude sur le lien entre Alzheimer et l’obésité
La maladie d’Alzheimer est la forme la plus commune de démence. Elle touche 2 à 4% des seniors de plus de 65 ans en France. Les facteurs de risques communs comprennent l’âge, les antécédents familiaux de la maladie et la présence de certains gènes comme l’Apolipoprotéine (APOE-e4).
Des études antérieures ont également suggéré un lien entre l’obésité à la quarantaine et un risque accru pour la maladie d’Alzheimer, mais le co-auteur de cette nouvelle étude, le Dr. Madhav Thambisetty, du laboratoire de neurosciences comportementales à l’Institut National Américain sur le Vieillissement (NIA) et ses collègues affirment qu’il est difficile de savoir quel est l’impact de l’obésité à la quarantaine. Ils sont partis de cette évaluation pour mettre en place leur étude.
Celle-ci a porté sur l’analyse de 1394 adultes cognitivement sains qui faisaient partie d’une étude sur le vieillissement aux États-Unis. L’indice de masse corporelle (IMC) a été évalué chez les participants en milieu de vie, défini à 50 ans, et le stade de développement de la maladie d’Alzheimer par l’intermédiaire d’évaluations neurologiques tous les 2 ans durant en moyenne 14 ans. Au cours du suivi, 142 participants ont déclaré la maladie d’Alzheimer.
Plus l’IMC est élevé à la quarantaine, plus tôt survient Alzheimer
Les chercheurs ont constaté que les participants qui étaient en surpoids ou obèses à la quarantaine, définis comme ayant un IMC supérieur ou égal à 25, étaient susceptibles de développer la maladie d’Alzheimer environ 6,7 mois plus tôt que ceux avec un poids normal.
En outre, le risque de survenue précoce de la maladie a augmenté avec chaque augmentation d’unité d’IMC à la quarantaine. Par exemple, les participants ayant un IMC de 30 à la quarantaine étaient susceptibles de développer Alzheimer un an plus tôt que ceux avec un IMC de 28.
Les chercheurs ont également évalué deux sous-échantillons impliquant 191 personnes décédées qui avaient subi une autopsie et une évaluation neuropathologique. Ils ont découvert que les personnes qui avaient un IMC élevé à la quarantaine étaient plus susceptibles d’avoir une plus grande abondance de protéines amyloïdes dans le cerveau, une caractéristique de la maladie d’Alzheimer. Cela était également vrai pour les personnes n’ayant pas développé Alzheimer avant de décéder.
Alors que les chercheurs sont incapables de décrire les mécanismes exacts derrière leurs conclusions, ils pensent que leurs résultats mettent en évidence l’importance de maintenir un poids idéal à la quarantaine afin d’empêcher l’apparition précoce d’Alzheimer.
« Nos résultats soulèvent la possibilité que des interventions non invasives peu coûteuses ciblant l’obésité et le surpoids à la quarantaine pourraient modifier sensiblement la trajectoire de la maladie d’Alzheimer, en réduisant son impact global sur la santé publique et son fardeau économique », ont déclaré les chercheurs.
Ces derniers expliquent que de plus amples recherches portant sur un échantillon plus important de personnes sont justifiées pour déterminer s’il existe une valeur d’IMC spécifique à laquelle le risque d’apparition précoce de la maladie d’Alzheimer commence à augmenter.