L’activité cognitive n’aide pas à conjurer la maladie d’Alzheimer

Une nouvelle recherche, publiée dans la revue Neurology, confirme que rester physiquement et mentalement actif aide à conjurer le déclin cognitif. Cependant, les altérations cérébrales sous-jacentes à la maladie d’Alzheimer ne semblent pas être affectées chez la plupart des individus.

Au cours des dernières années, il a été démontré que le maintien de l’activité du corps et de l’esprit permet de conserver un cerveau fonctionnel. Jusqu’à présent, le rôle de l’activité mentale suite à la maladie d’Alzheimer n’a cependant pas été suffisamment documenté.

Des efforts ont été entrepris pour vérifier si l’enrichissement du mode de vie minimisait les changements neurologiques liés à Alzheimer. Les résultats n’ont jamais été définitifs.

À ce jour, la plupart des études ont été transversales, c’est-à-dire qu’elles ont étudié une population de seniors en un seul point du temps, sans suivi. Ce qui rend les conclusions difficiles à établir car la progression au sein de chaque individu n’est pas cartographiée.

Cette nouvelle étude visait à combler certaines lacunes en étudiant les effets d’un certain nombre de styles de vie et les paramètres génétiques sur la maladie d’Alzheimer dans le temps.

Mesurer les caractéristiques des cerveaux des seniors

Les chercheurs ont étudié 393 seniors âgés de 70 ans. Parmi eux, 340 étaient cliniquement sains et 53 présentaient une déficience cognitive légère.

Les cerveaux des participants ont été analysés pour différents paramètres de la maladie d’Alzheimer, comme l’amylose cérébrale qui est l’accumulation de plaques de protéines dans le cerveau, caractéristique d’Alzheimer.

Le métabolisme du glucose dans le cerveau a également été mesuré, lequel diminue à mesure de la progression de la maladie. Enfin, les chercheurs ont mesuré le volume de l’hippocampe, une zone du cerveau impliquée dans le stockage des souvenirs et l’émotion. L’hippocampe est connu pour rétrécir durant la progression d’Alzheimer.

Les volontaires ont rempli des questionnaires pour évaluer leurs niveaux d’activité physique et mentale, puis ont été divisés en 2 groupes selon leur niveau d’éducation (faible ou élevé).

Le rôle de l’apolipoprotéine E dans la maladie d’Alzheimer

L’apolipoprotéine E (APOE) est une protéine qui est le plus grand facteur de risque génétique connu pour la maladie d’Alzheimer.

Dans une précédente étude, les porteurs du gène APOE4 ont présenté un risque 10 à 30 fois supérieur de développer Alzheimer à 75 ans. Pour cette raison, les chercheurs ont également étudié le rôle de l’APOE sur les résultats neurologiques.

La nouvelle étude révèle ainsi que l’APOE4 jour un rôle important dans la façon dont l’activité mentale et physique a une incidence sur l’apparition d’Alzheimer. Ceux du groupe à l’éducation élevée qui portaient le gène APOE4 et qui étaient restés actifs mentalement avaient moins de plaques amyloïdes que ceux du même groupe portant le gène mais qui avaient cessé leur stimulation mentale.

Cependant, pour l’ensemble des patients, l’activité physique et mentale, la profession et l’éducation n’ont eu aucun effet significatif sur les autres points analysés.

En conclusion, pour les 20% de la population qui portent le gène APOE4, l’enseignement supérieur et l’activité mentale continue semblent conjurer certaines des modifications cognitives négatives liées à la maladie d’Alzheimer. Pour le reste de la population, cela semble ne pas être le cas.

 

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