Un AVC peut accélérer le déclin cognitif à long terme

L’AVC est associé au déclin cognitif dans les semaines qui suivent l’événement, mais une nouvelle étude montre que son impact pourrait être plus durable. Les chercheurs ont constaté que de nombreux patients présentent un déclin cognitif persistant au cours des six années suivant l’AVC.

La prévalence des AVC a fortement augmenté

L’étude, publiée dans la revue JAMA, a suivi les changements cognitifs de patients suite à un AVC durant en moyenne 6,1 ans.

« Nous savons que l’AVC est associé à un déclin cognitif à court terme. Mais nous ne savions pas s’il était associé à une baisse de la vitesse de le pensée et au déclin de la mémoire au fil des années après l’événement », expliquent les chercheurs.

« Le handicap dû à l’AVC est un moteur important de la charge des soins de santé. Les troubles cognitifs suite à un AVC sont des contributeurs majeurs à ce handicap, et sa prévalence a fortement augmenté chez les seniors ».

Pour cette étude, les chercheurs ont mené une analyse prospective sur 23 572 personnes ne présentant aucune déficience cognitive, âgées de 45 ans ou plus de 2003-2007 jusqu’en mars 2013. Les chercheurs ont suivi la façon dont leur fonctionnement cognitif a évolué au fil du temps.

Les victimes d’AVC devraient recevoir une surveillance à long terme

Au cours de la période d’étude, 515 personnes ont connu un AVC. Les chercheurs ont constaté que celles qui avaient survécu à leur AVC ont présenté des taux de déclin cognitif significativement plus rapides après l’événement par rapport à avant.

Dans l’ensemble, l’AVC a été associé à une baisse accélérée et persistante de la fonction cognitive et exécutive. Des baisses aiguës significatives dans un nouvel apprentissage et dans la mémoire verbale ont été également associées à l’AVC, même si aucune accélération n’avait été observée avant l’événement.

Les chercheurs pensent que leurs résultats pourraient avoir des implications sur les politiques de pratique clinique, la recherche et les soins de santé, ce qui suggère que les survivants d’AVC doivent être surveillés au cours des années qui suivent l’événement, et pas seulement à la sortie de l’hôpital et au cours de consultations à court terme.

« Etant donné que la déficience cognitive post-AVC augmente la mortalité, la morbidité et les coûts de soins de santé, les systèmes de santé auront besoin de développer des politiques rentables de soins pour gérer au mieux les besoins à long terme et les problèmes cognitifs liés à l’AVC des personnes survivantes », expliquent les chercheurs.

« Nous devons déterminer si la baisse aigüe et l’accélération du déclin cognitif suite à un AVC sont le résultat de la réhabilitation immédiate incomplète, de lésions cérébrales ou de nouveaux facteurs incontrôlés de risque vasculaire, de changements de comportement ou d’autres mécanismes », concluent les chercheurs.

Dans un éditorial associé à la publication de cette étude, les Dr. Philip Gorelick et David B. Nyenhuis de l’Université du Michigan écrivent que les informations obtenues à partir du dépistage cognitif peuvent être utilisées pour planifier la gestion quotidienne des soins aux patients « basée sur les performances cognitives et la nécessité de tests neuropsychologiques ».

 

Votre demande de rappel