Un changement dans le sens de l’humour peut indiquer une démence

Une nouvelle étude suggère que des changements d’humeur peuvent être un signe précoce de démence frontotemporale ou de maladie d’Alzheimer.

La démence frontotemporale comportementale en lien avec l’humour

Nous connaissons tous l’adage selon lequel le rire est le meilleur des remèdes. Cependant, selon une nouvelle étude britannique, un changement notable dans ce qui nous fait rire peut ne pas être un bon signe de santé cognitive. Au contraire, il peut être un indicateur précoce de démence.

Des chercheurs de l’University College of London (UCL) ont découvert que les personnes dont le sens de l’humour s’est assombri avec l’âge étaient plus susceptibles d’avoir une variante comportementale de démence frontotemporale (DFT), une forme de démence caractérisée par des changements dans le comportement, et que ces changements dans l’humeur ont commencé des années avant l’apparition de la maladie.

La DFT est la forme la plus commune de démence chez les quinquagénaires. Contrairement à la maladie d’Alzheimer, les troubles de la mémoire ne sont pas un symptôme proéminent de la maladie.

Les chercheurs ont également constaté que les changements dans le sens de l’humour peuvent aussi être un signe précoce d’Alzheimer, la forme la plus commune de démence globale.

Pour atteindre ces résultats, les chercheurs ont demandé aux parents et amis de 48 personnes atteintes de différentes formes de DFT ou d’Alzheimer et à 21 personnes en bonne santé de répondre à un certain nombre de questions sur le sens de l’humour de leur proche.

On leur a également demandé s’ils avaient remarqué des changements dans le sens de l’humour de leur proche au cours des 15 dernières années, longtemps avant qu’il n’ait été diagnostiqué avec la démence, et s’ils se rappelaient toutes les fois où son humour était inapproprié.

Changements dans le sens de l’humour 9 ans avant les symptômes  typiques de démence

Comparativement aux personnes en bonne santé et à celles qui présentaient la maladie d’Alzheimer, les chercheurs ont constaté que celles qui avaient une démence frontotemporale comportementale étaient plus susceptibles d’avoir un sens de l’humour inapproprié, comme rire lors d’événements tragiques dans leur vie personnelle ou de choses que des personnes saines ne trouvent normalement pas drôles, comme un chien qui aboie.

En outre, les chercheurs ont constaté que les personnes avec la maladie d’Alzheimer et une DFT comportementale étaient plus susceptibles de préférer l’humour de type « Mr. Bean », plutôt que l’humour de type satirique ou absurde, par rapport aux individus sains du même âge.

Enfin, ils ont remarqué que les changements dans leur humour étaient intervenus en moyenne 9 ans avant que les symptômes cliniques de la démence ne se présentent, indiquant que ces changements peuvent être un indicateur précoce des 2 types de démence frontotemporale et de la maladie d’Alzheimer.

« Ces résultats ont des implications pour le diagnostic et les cliniciens devraient être conscients de ces symptômes et les considérés comme un signe précoce de la démence », expliquent les chercheurs. « En plus de fournir des indices sur les changements cérébraux sous-jacents, de subtiles différences dans ce que nous trouvons drôle pourraient aider à différencier les différentes maladies qui causent la démence ».

 

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