Découverte d’une cause génétique à la polyneuropathie chez les seniors

Les mutations génétiques congénitales causent chez les seniors qui en sont affectés de graves dommages aux nerfs (polyneuropathie) entraînant la paralysie, la perte de sensation et la douleur. La maladie peut progresser rapidement et conduire à l’incapacité de marcher. Le gène affecté vient d’être identifié par une équipe internationale de chercheurs.

Une mutation génétique à l’origine de la polyneuropathie sévère

« La mutation de ce gène conduit à un déficit enzymatique qui déclenche probablement des lésions nerveuses. Prochainement, l’équilibre de l’activité enzymatique réduite pourrait représenter une nouvelle approche thérapeutique qui pourrait stopper la maladie », commentent les chercheurs.

La polyneuropathie se produit chez 2 à 3% de la population et chez 7% des seniors de plus de 65 ans. Jusqu’à présent, la cause n’était pas claire dans 50% des cas et aucune thérapie n’était disponible.

3 familles autrichiennes ont été l’origine de cette découverte. Plusieurs membres de celles-ci, âgés de 55 à 80 ans ont commencé à remarquer une perte de sensation et de l’inconfort au niveau des orteils, qui se sont propager ensuite aux genoux en quelques mois. Cela a souvent été accompagné de douleurs ainsi que d’une faiblesse musculaire. « Après quelques années, la marche n’était plus possible. Malgré des recherches approfondies, la cause n’était toujours pas clarifiée », expliquent les chercheurs.

En raison de la détérioration rapide des symptômes, certains patients ont d’abord été traités avec des médicaments inappropriés, qui n’ont montré aucune amélioration, mais ont souvent causé des effets secondaires considérables. Sur la base de la mauvaise réponse à un médicament anti-inflammatoire, mais également en raison des antécédents familiaux de polyneuropathie, les chercheurs ont finalement supposé une cause génétique, même si le démarrage tardif de la maladie semblait plutôt atypique pour une polyneuropathie héréditaire. Une analyse génétique des patients a montré des variations dans le gène MME, responsable de la formation de l’enzyme Neprilysine.

Cette même analyse a été conduite sur d’autres patients similaires et des mutations ont été découvertes chez 28 patients issus de 19 familles. Une autre analyse chez des patients atteints a montré une absence totale de la Neprilysine, venant confirmer les résultats de l’étude.

L’absence de Neprilysine conduit au développement de la polyneuropathie sévère

« La découverte de la cause de cette maladie permet le diagnostic génétique spécifique des patients touchés et leurs familles et évitera les traitements inefficaces, qui sont stressant en raison des effets secondaires indésirables », soulignent les chercheurs. « Si d’autres études confirment que le déficit de Neprilysine conduit au développement de la polyneuropathie, il y a un espoir justifié qu’un traitement efficace peut être développé dans un avenir proche, soit par remplacement enzymatique, soit avec des ingrédients actifs, qui sont déjà connus pour augmenter les niveaux de Neprilysine ».

Les chercheurs de cette étude prévoient d’autres examens épidémiologiques de patients atteints de polyneuropathie afin de savoir si des mutations dans le gène MME sont également sporadiques (sans caractère héréditaire). « La polyneuropathie chez les seniors est fréquente, mais la cause ne peut actuellement pas être clarifiée. Nous espérons qu’un test MME/ Neprilysine pourra conduire à un diagnostic rapide pour accélérer le développement d’une thérapie efficace ».

 

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