Les interventions non médicamenteuses efficaces contre le délire chez les seniors

Les interventions visant à prévenir le délire, n’impliquant pas de médicament et possédant de multiples composantes, semblent être efficaces afin de réduire le délire et la prévention des chutes chez les patients âgés hospitalisés, selon un article publié dans la revue online JAMA Internal Medicine.

Des milliards de dollars d’économie

Le délire est un état de confusion caractérisé par l’inattention et le dysfonctionnement cognitif (altération de la mémoire et de la pensée). Le délire est fréquent chez les patients âgés hospitalisés et augmente le risque de chutes, le déclin cognitif, la démence, la prolongation des hospitalisations et les placements en institution.

Le Hospital Elder Life Program (HELP) est une approche fondée sur des preuves d’origine afin de cibler les facteurs de risque de délire, comprenant des interventions pratiques telles que la réorientation, la mobilisation précoce, des activités thérapeutiques, l’hydratation, la nutrition, des stratégies pour améliorer le sommeil, la vue et le système auditif.

Les scientifiques, dirigés par le Dr. Tammy T. Hshieh, de l’Hôpital Brigham à Boston, ont passé en revue la littérature médicale disponible et évalué les preuves sur les interventions non pharmacologiques de délire à plusieurs composantes. Leur méta-analyse a inclus 14 études qui ont impliqué 4267 patients d’environ 80 ans sur 12 sites (services médicaux et chirurgicaux).

Les chercheurs ont constaté que dans l’ensemble, 11 études ont montré une réduction significative de l’incidence de délire, et que 4 tests cliniques randomisés ont réduit l’état de délire de 44%. Le taux de chute a également été diminué chez certains patients dans 4 études, et dans 2 essais randomisés, ce taux a été réduit de 64%.

« En conclusion, cette méta-analyse suggère que les interventions non pharmacologiques à plusieurs composants sont efficaces pour réduire l’incidence de délire et la prévention des chutes, ce qui pourrait faire économiser plus de 16 milliards de dollars par an rien qu’aux Etats-Unis », explique le Dr. Hshieh. « Par conséquent, ces stratégies sont très prometteuses pour influencer deux des plus importantes conditions affectant les personnes âgées durant une hospitalisation. Notre revue systématique et méta-analyse montrent que des interventions diminuent de manière considérable les soins de santé et le fardeau sociétal de la incidence du délire et des chutes, améliorent la qualité de vie de ces patients et celle de leur famille ».

Dans un commentaire connexe, le Dr. S. Ryan Greysen, de l’Université de Californie à San Francisco, explique : « Changer la pratique dans le cadre de soins de courte durée n’est jamais facile et porte souvent une grande incertitude sur les risques et les avantages pour les patients et le système. Cependant, en matière de prévention du délire, les résultats du Dr. Hshieh et de son équipe, suggèrent qu’il ne peut plus être question de preuves ou de savoir quoi faire. Il s’agit désormais de convaincre les hôpitaux et les professionnels de santé de tout faire pour réduire et prévenir le délire. Pour ce qui est de la prévention des chutes, beaucoup de ces composantes sont déjà en place dans la plupart des hôpitaux, mais la clé de leur efficacité pourrait résider dans la cohérence de leur application ». 

 

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