La déficience cognitive liée à l’insuffisance cardiaque chez les seniors

Des chercheurs ont constaté qu’une grande proportion de patients atteints d’insuffisance cardiaque dans leur étude était également perturbée sur le plan cognitif.

Un risque 7,5 fois plus élevé de décès

Selon les auteurs de l’étude, l’insuffisance cardiaque des patients atteints de déficience cognitive présentent un risque de décès toutes causes confondues et de réadmission à l’hôpital pour insuffisance cardiaque 7,5 fois supérieur à celui des patients sans déficience cognitive.

Les chercheurs suggèrent que cette augmentation peut être en partie due à la prise importante de médicaments.

L’insuffisance cardiaque est une maladie chronique progressive où le cœur est incapable de pomper suffisamment de sang dans le corps pour alimenter les cellules en sang et en oxygène. Cette condition peut conduire à la fatigue et à l’essoufflement, et à des cas plus graves conduisant à des lésions hépatiques et rénales.

« Les examens systématiques ont montré que la déficience cognitive est fréquente chez les patients atteints d’insuffisance cardiaque chronique », déclare Hiroshi Saito, physiothérapeute au centre médical de Kameda au Japon, auteur de l’étude. « Cependant, l’impact de la déficience cognitive prédit de manière indépendante les résultats des patients âgés atteints d’insuffisance cardiaque ».

Pour cette étude, Saito et ses collègues ont évalué 136 seniors âgés en moyenne de 82 ans atteints d’insuffisance cardiaque, et qui ont été admis au centre médical de Kameda. Chaque patient a passé le test MMSE afin d’évaluer la présence d’un trouble cognitif.

Evaluer l’état cognitif des patients atteints d’insuffisance cardiaque

Les chercheurs ont divisé les patients en 2 groupes distincts sur la base des conclusions du MMSE. Un total de 101 patients (74%) a été évalué avec un trouble cognitif suite au MMSE. Les autres n’en présentaient pas.

Au cours de la période de 161 jours de suivi, 33 patients (24%) ont été soit réadmis à l’hôpital en raison de leur insuffisance cardiaque, ou sont décédés.

Les patients du groupe présentant une déficience cognitive avaient un pronostic moins bon que ceux du groupe sans trouble cognitif. Le risque 7,5 fois plus élevé est resté identique après que les chercheurs aient ajusté les résultats pour les facteurs confondants potentiels comme l’âge, l’IMC et le taux d’hémoglobine.

« Nous nous attendons à ce que les patients souffrant d’insuffisance cardiaque et de déficience cognitive aient tendance à empirer progressivement à mesure de la prise de médicaments », explique Saito. « Il est possible que cela puisse expliquer pourquoi ils ont un si mauvais diagnostic. Les cardiologues et autres personnels médicaux devraient évaluer l’état cognitif des patients âgés souffrant d’insuffisance cardiaque ».

Saito suggère que l’éducation sur la gestion de la maladie devrait être fournie aux familles lorsque les patients présentent un trouble cognitif afin de réduire les chances d’une réadmission pour insuffisance cardiaque.

« Les 3 composantes de cette éducation sont la nutrition, l’activité physique et les médicaments. De ces 3 composantes, les médicaments sont un élément particulièrement important. Il est nécessaire pour les familles d’améliorer l’observance du traitement pour les patients qui sont incapables de gérer leurs médicaments par eux-mêmes ».

Actuellement, il n’existe aucun traitement spécifique pour les patients souffrant d’insuffisance cardiaque et de troubles cognitifs.

 

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