La maltraitance de seniors sous-diagnostiquée aux urgences

Aux États-Unis, la maltraitance touche environ 1 à 10 seniors et a des effets négatifs sur la santé physique et mentale. Les victimes de mauvais traitements, comme dans les autres populations vulnérables, ont tendance à ne pas recevoir de soins courants de la part d’un médecin traitant et dépendent souvent des services d’urgence. Avec plus de 23 millions d’admissions de seniors aux urgences chaque année, le service d’urgence est un paramètre important dans l’identification des mauvais traitements, dans l’initiation des interventions pour assurer la sécurité des patients et dans la réponse aux besoins non satisfaits.

1 maltraitance de senior décelée sur 7 700 visites aux urgences

Dans une nouvelle étude, publiée dans The Journal of the American Geriatrics Society, une équipe de chercheurs de l’Université de Caroline du Nord à Chapel Hill et de l’Université de Californie de San Diego, a utilisé une ensemble important de données représentatives au niveau national pour estimer la fréquence avec laquelle les personnels soignants des urgences formulaient un diagnostic formel de maltraitance des seniors. Leurs résultats montrent une fréquence de 1 pour 7 700 visites.

« Ces résultats indiquent que la grande majorité des victimes de violence envers les aînés passent passe par les services d’urgences sans que le problème n’ait été identifié », a déclaré Timothy Platts-Mills, médecin urgentiste et co-directeur de la division de médecine d’urgence gériatrique à l’UNC School of Medicine. « Les médecins urgentistes visent à faire en sorte que pour chaque patient qui passe la porte, toutes les conditions graves et potentiellement mortelles soient identifiées et traitées. Pour la maltraitance des seniors, les services d’urgence à travers le pays sont en chute libre ».

Pour le Dr. Platts-Mills, l’identification de la maltraitance des seniors est un véritable défi. Les aînés qui sont physiquement fragiles ou ayant une déficience cognitive sont vulnérables aux blessures et peuvent avoir des difficultés à prendre soin d’eux-mêmes. « Il peut être très difficile de distinguer si une ecchymose est liée à une chute ou à un abus physique. Ou si un manque d’hygiène est le résultat d’un patient demandant à être laissé seul ou le résultat d’une négligence manifeste de la part d’un fournisseur de soins. Mais ces difficultés ne changent pas la réalité d’une maltraitance courante qui reste souvent non-identifiée ».

Un nouvel outil de dépistage de la maltraitance des seniors

Les services d’urgence voient un nombre croissant de seniors et tentent de répondre aux besoins complexes de ces patients  par une formation accrue des médecins et l’accès aux travailleurs sociaux pour identifier et répondre aux besoins non satisfaits. Platts-Mills et son équipe prévoient d’améliorer l’identification des abus envers les seniors dans les services d’urgence en développant un nouvel outil de dépistage de la maltraitance des seniors.

La pratique actuelle dans la plupart des services d’urgence est de poser une seule question relative à la sécurité à domicile au moment de la sélection. Le nouvel outil utilisera plusieurs questions pour en savoir davantage sur les différents aspects de la maltraitance des seniors, y compris sur la violence psychologique et la négligence, et il comprendra un examen physique pour les patients atteints de déficience cognitive importants.

 

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