La méditation ralentirait-elle le vieillissement du cerveau ?

Il est de notoriété publique que le cerveau se détériore à mesure que nous vieillissons, provoquant des déficiences fonctionnelles. Ce processus commence généralement au milieu de la vingtaine. Une nouvelle étude suggère un moyen potentiel de réduire cette détérioration grâce à la méditation.

La méditation réduit la perte de matière grise

Des chercheurs de l’Université de Californie à Los Angeles (UCLA), dirigés par le Dr. Florian Kurth, ont trouvé que la méditation peut être associée à une meilleure conservation de la matière grise dans le cerveau, le tissu neuronal responsable du traitement de l’information.

De nombreuses études se sont penchées sur les bienfaits de la méditation sur la santé. En novembre 2014, une étude canadienne avait suggéré que la méditation pouvait avoir des avantages cellulaires chez les personnes ayant subi un cancer du sein, tandis qu’une autre étude avait montré que la méditation pouvait être efficace pour réduire la douleur, l’anxiété et la dépression.

D’autres recherches antérieures ont également associé la méditation avec l’amélioration des fonctions cognitives, comme l’attention, la mémoire et la vitesse de traitement. Dans cette nouvelle étude, publiée dans la revue Frontiers in Psychology, le Dr. Kurth et son équipe ont cherché à savoir s’il existait une association entre la méditation et les tissus du cerveau, spécifiquement la matière grise, pouvant aider à expliquer ces résultats antérieurs.

Pour cette étude, les chercheurs ont recruté 100 personnes âgées de 24 à 77 ans. Parmi elles, 50 ont médité entre 4 et 46 ans, et 50 ne s’étaient jamais engagées dans cette pratique. Les deux groupes ont été appariés avec l’âge.

En utilisant l’IRM, les chercheurs ont scanné les cerveaux de chaque participant.

Meilleure conservation de la matière grise dans de nombreuses régions du cerveau

Alors que les chercheurs ont identifié la réduction de la matière grise avec l’âge, comme ils s’y attendaient, ils ont néanmoins été surpris de constater que les personnes du groupe de méditation ont montré une plus faible perte de matière grise dans de nombreuses régions du cerveau, par rapport aux personnes qui ne méditaient pas.

« Nous nous attendions plutôt à de petits effets distincts situés dans certaines régions du cerveau qui avaient déjà été associés à la méditation. Au lieu de cela, nous avons observé un effet généralisé englobant toutes les régions du cerveau », commente le Dr. Kurth.

Les chercheurs notent toutefois que l’étude n’a pas tenu compte des facteurs de confusion potentiels, comme les choix de vie des participants, leur personnalité et les différences génétiques du cerveau, de sorte qu’ils sont incapables de prouver une association causale entre la méditation et la réduction de la détérioration de la matière grise.

Cependant, ces résultats sont prometteurs. « J’espère que ces résultats vont stimuler d’autres études explorant le potentiel de la méditation pour mieux préserver nos cerveaux », explique le Dr. Eileen Luders, co-auteur de l’étude. « L’accumulation des preuves scientifiques sur le fait que la méditation a des capacités d’altération sur le cerveau pourrait finalement permettre une traduction efficace de la recherche à la pratique, non seulement dans le cadre du vieillissement en bonne santé, mais aussi dans le vieillissement pathologique », conclut-elle.

 

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