Une meilleure sensibilisation contre la maltraitance des seniors

La maltraitance des personnes âgées touche environ 5 à 10% des seniors. La sensibilisation des médecins reste essentielle pour aider à résoudre les problèmes, selon un article publié dans la revue Canadian Medical Association Journal.

La maltraitance des personnes âgées, un syndrome qui s’amplifie

Selon l’OMS, la maltraitance des personnes âgées peut entraîner des traumatismes physiques graves et avoir des conséquences psychologiques à long terme. En outre, le phénomène risque de s’amplifier en raison du vieillissement rapide de la population dans de nombreux pays.

Bien qu’il y ait peu de preuves sur le dépistage d’abus contre les personnes âgées, cela n’induit pas l’inaction de la part des professionnels de santé.

« Malgré le manque de preuves solides pour appuyer des recommandations, les praticiens de santé ont encore besoin d’une approche de ce problème relativement fréquent », explique le Dr. Mimi Xuji Wang, de l’Université McMaster au Canada. « Nous encourageons les médecins à être conscients des facteurs de risque potentiels et des manifestations cliniques de maltraitance des personnes âgées, tout en reconnaissant les limites de la recherche dans ce domaine ».

Les mauvais traitements peuvent inclure la violence physique, psychologique et sexuelle, ainsi que l’exploitation financière et la négligence. Ils sont associés à l’admission hospitalière ou dans un établissement de soins de longue durée, à la baisse de la qualité de vie et à la mortalité.

Il existe plusieurs facteurs de risque contribuant à cette maltraitance : la démence, les troubles mentaux, l’abus d’alcool, la consommation de substances illicites, le sexe, la cohabitation, le statut social, le veuvage, la dépendance financière, l’isolement social, l’absence de soutien, l’érosion des liens intergénérationnels au sein de la famille, etc. Leur identification reste possible.

L’éducation et la sensibilisation à la maltraitance des personnes âgées restent les meilleurs outils

Plusieurs outils, au Canada, peuvent aider les médecins et autre fournisseurs de soins à identifier les abus envers les seniors âgés, comme des questionnaires, des checklists de problèmes nécessitant une visite à domicile d’un fournisseur de soins qualifié, des questionnaires de jugement (Echelle de Likert), etc. Mais un seul d’entre eux a été validé par les établissements de soins primaires.

Les auteurs de l’article suggèrent que les médecins et autres professionnels de santé devraient être conscients de la possibilité de maltraitance des personnes âgées à domicile. Dans l’évaluation de la maltraitance présumée, ils doivent d’abord déterminer la capacité de prise de décision du patient pour toutes les interventions proposées, de communiquer leurs préoccupations, puis éduquer le patient sur la maltraitance des seniors et l’orienter vers des ressources locales telles que les agences de soins à domicile, les programmes de soins de jour et de nuit, les abris, la police et d’autres services juridiques.

« L’abus de personnes âgées est certainement considéré comme un syndrome semblable aux autres « géants gériatriques » telles que les chutes et la fragilité, étant donné sa complexité. La meilleure stratégie d’intervention actuelle semble être l’éducation des professionnels de santé laquelle vise à accroître la sensibilisation aux mauvais traitements envers les personnes âgées, et une formation similaire à la maltraitance des enfants dans les programmes des écoles de médecine », concluent les auteurs.

 

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