Solitude et isolement social, facteurs de mortalité précoce chez les seniors

Il existe un certain nombre de facteurs connus pour être à risque de mortalité précoce comme l’obésité, le tabagisme ou encore la pollution de l’air. Une nouvelle étude suggère que la solitude et l’isolement social devraient être ajoutés à cette liste.

La solitude et l’isolement social devraient être pris au sérieux

Des psychologues américains ont découvert au cours d’une méta-analyse que la solitude et l’isolement social pourraient mieux prédire les décès prématurés chez les moins de 65 ans, bien que les seniors soient les plus susceptibles d’être solitaires et présentent un risque de mortalité liée globalement plus élevé.

« Il s’agit d’un effet qui est comparable à celui de l’obésité et que la santé publique devrait prendre au sérieux », expliquent les chercheurs. « Nous devons commencer à prendre nos relations sociales plus au sérieux ».

Des recherches antérieures ont démontré que les liens sociaux peuvent avoir une influence positive sur le bien-être physique, psychologique et émotionnel mais, jusqu’à présent, aucune méta-analyse n’avait été menée sur les effets de l’isolement social et de la solitude sur la mortalité.

Bien que les deux termes semblent similaires, la solitude et l’isolement social peuvent être très différents en apparence. Une personne qui est entourée par beaucoup d’autres peut néanmoins se sentir seule, tandis que certaines préfèrent rester seules favorisant leur isolement.

Malgré ces différences, cependant, l’étude a révélé que les effets sur la mortalité prématurée étaient les mêmes pour les deux.

Les chercheurs prédisent une épidémie de solitude

Pour cette étude, les chercheurs ont analysé les données de 70 études menées entre 1980 et 2014 regroupant plus de 3 millions de participants. Les données comprenaient des informations sur la solitude, l’isolement social et le fait de vivre seul.

Après ajustement des variables telles l’âge, le sexe, le statut socio-économique et les conditions de santé préexistantes, les chercheurs ont constaté que l’isolement social favorisait un risque accru de mortalité prématurée. A l’inverse, la présence de relations sociales s’est avérée avoir une influence positive sur la santé.

Les chercheurs indiquent qu’une grande partie des études (25%) impliquaient des seniors ayant une moyenne d’âge de 59 ans et seulement 9% des personnes de moins de 50 ans.

Ils affirment que les effets sur la santé physique causés par la solitude et l’isolement social sont comparables à ceux causés par l’obésité. « Le risque accru de mortalité par manque de relations sociales est plus importante que celui causé par l’obésité ».

« L’état actuel de la recherche sur les risques de la solitude et de l’isolement social est similaire à celui de la recherche sur l’obésité, il y a 30 ans. Bien que les recherches sur la causalité soit nécessaire, les chercheurs connaissent désormais à la fois le niveau de risque et les tendances sociales qui évoquent un plus grand risque à l’avenir ».

Grâce aux progrès de la technologie et de l’évolution d’Internet, on pourrait imaginer que les gens sont plus proches que jamais. Cependant, le nombre de personnes qui se sentent solitaires ne cesse de progresser. « Avec la solitude à la hausse, nous prévoyons une épidémie de solitude possible dans l’avenir ». 

 

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