Alzheimer pourrait être prédite avant ses symptômes

Des chercheurs ont développé un score de risque génétique capable de repérer si certains individus peuvent développer la maladie d’Alzheimer des décennies avant que les symptômes n’apparaissent.

Détecter Alzheimer avant que la maladie n’apparaisse

Des chercheurs américains ont développé un score pour identifier des indicateurs possibles de la maladie d’Alzheimer chez les adultes en bonne santé dès l’âge de 18 ans. Leurs résultats ont été publiés dans la revue Neurology.

Alzheimer est l’une des maladies les plus dévastatrices affectant près d’un millions de personnes en France. Ce nombre est appelé à tripler au cours des 30 prochaines années.

Les chercheurs de cette étude précisent que les processus physiopathologiques peuvent se produire au moins 10 ans avant que les symptômes de la maladie n’apparaissent.

« Alors que les essais cliniques actuels testent si les thérapies peuvent ralentir le déclin de la pensée et de la mémoire chez les personnes à risque d’Alzheimer, il est essentiel de comprendre l’influence des facteurs de risque avant que les symptômes ne soient présents », expliquent les chercheurs.

Bien que les causes exactes d’Alzheimer restent floues, on pense que la génétique joue un rôle. Par exemple, des études ont montré que les personnes qui possèdent une forme du gène APO E, connue sous le nom APO E4, présentent un risque accru de la maladie.

« En plus du gène APO E, à ce jour, 21 variantes génétiques communes ont été associées à Alzheimer, dans les méta-analyses du génome », commentent les chercheurs.

Un score élevé lié au déclin de la mémoire et à la réduction de l’hippocampe

Pour leur étude, les chercheurs ont créé un score de risque polygénique. Ils l’ont élaboré en analysant les génomes de 166 adultes atteints de démence et de 1 026 adultes sains. Ils ont ensuite développé des scores selon que les seniors, âgés en moyenne de 75 ans, possédaient un certain nombre de variantes génétiques associées à un risque accru d’Alzheimer.

Ils ont également analysé les participants pour un certain nombre de marqueurs de la maladie, comme le déclin de la mémoire et de la pensée, le volume de l’hippocampe, la région du cerveau associée à la mémoire, ainsi que la progression clinique d’Alzheimer.

Parmi les seniors sans démence, les chercheurs ont trouvé qu’un score de risque polygénique plus élevé était un indicateur de déclin de la mémoire et de réduction de l’hippocampe au début de l’étude. En outre, au cours de la période d’étude de 3 ans, les chercheurs ont constaté qu’un score élevé pouvait être associé à un déclin accru de la mémoire et des fonctions exécutives chez les seniors, ainsi qu’à une plus grande progression clinique de la maladie.

Sur 194 seniors qui avaient un fonctionnement cognitif normal au début de l’étude, 15 ont développé une déficience cognitive légère (MCI) ou Alzheimer au cours des 3 ans, tandis qu’une forte majorité de seniors qui présentaient une MCI au début de l’étude ont développé Alzheimer au cours de la période.

« Dans l’ensemble, ces analyses montrent que le risque génétique d’Alzheimer exerce des effets qui sont détectables avant que les symptômes cliniques de la démence n’apparaissent », concluent les chercheurs.

 

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