Seniors : La solitude pourrait être un signe d’Alzheimer

Des recherches antérieures ont suggéré que la solitude peut être associée à la maladie d’Alzheimer chez les seniors. Une nouvelle étude soutient ce lien, après avoir identifié un marqueur du début de la maladie dans le cerveau de seniors ayant déclaré ressentir une solitude.

Selon une enquête de 2010, environ 32% des seniors âgés de 60 à 69 ans et 25% des seniors de plus de 70% se sentent seuls. Outre un risque accru de dépression, de maladies cardiaques et d’AVC, la solitude chez les seniors a été associée à un risque accru de déclin cognitif et à la maladie d’Alzheimer.

Pour cette étude, publiée dans la revue JAMA Psychiatry, des chercheurs américains ont tenté de déterminé si la solitude était associée à des modifications cérébrales pathologiques qui pourraient être un marqueur d’Alzheimer.

Plus précisément, ils ont cherché à déterminer si la solitude pouvait être associée à des niveaux de protéines amyloïdes dans le cerveau, une caractéristiques de la maladie d’Alzheimer.

Solitude 7,5 fois plus susceptible chez les seniors ayant des niveaux élevés d’amyloïdes

La recherche a porté sur 79 adultes, 43 femmes et 36 hommes, d’un âge moyen de 76 ans avec un fonctionnement cognitif normal. Les chercheurs ont évalué la solitude de chaque participant grâce à un questionnaire (3 questions).

La réponse à chaque question était notée sur 4 points. Au total, le score moyen de solitude des participants était de 5.3 sur 12.

En utilisant l’imagerie cérébrale, les chercheurs ont mesuré les niveaux de protéines amyloïdes dans le cerveau des participants. Comparativement aux participants avec des niveaux d’amyloïdes faibles, ceux ayant des niveaux élevés étaient 7,5 fois plus susceptibles de signaler un sentiment de solitude.

Cette association était plus forte pour les participants qui étaient porteurs de l’APOE4, un gène qui est associé à un risque accru de la maladie d’Alzheimer. Les résultats sont restés identiques après ajustement des facteurs de confusion potentiels comme l’âge, le sexe, l’anxiété, la dépression et le statut socio-économique.

Les chercheurs estiment que leurs résultats soulignent la solitude comme un signe du début de la maladie d’Alzheimer, après avoir montré que la solitude peut se traduire par des changements pathologiques dans le cerveau liés à la maladie.

« Nous rapportons une nouvelle association entre la solitude et la charge amyloïde cérébrale chez les adultes âgés cognitivement normaux. Il s’agit d’une preuve que la solitude est un symptôme neuropsychiatrique pertinent pour la maladie d’Alzheimer préclinique », commentent les chercheurs. « Ce travail informera de nouvelles recherches sur la neurobiologie de la solitude et d’autres changements socio-émotionnels en fin de vie et pourra améliorer la détection précoce et la recherche d’interventions pour Alzheimer ».

Implications futures pour Alzheimer

« On peut imaginer un paysage futur du traitement de la maladie dans lequel les seniors sont sélectionnés pour le risque d’Alzheimer avec un mélange de mesures d’auto-évaluation, des applications cognitives sur tablettes ou smartphone et de la génétique. Nous pourrions ainsi calculer un indice de risque. Cette approche serait bénéfique pour la santé publique des pays développés mais également dans les pays à revenu faible et intermédiaire où les populations à risque sont importantes ».

 

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