La consommation modérée d’alcool liée au déclin du cerveau

Une nouvelle étude conclut que même une consommation modérée d’alcool serait liée à un risque élevé de déclin plus rapide de la santé du cerveau et de la fonction mentale.

La consommation d’alcool est un problème global de santé publique reconnu. Selon l’OMS, « 5,1% du fardeau mondial de la maladie et des blessures sont attribuables à l’alcool ». En 2010, l’Assemblée mondiale de la Santé a adopté une résolution demandant aux pays de « renforcer les réponses nationales aux problèmes de santé publique causés par l’utilisation nocive de l’alcool ».

Les États-Unis, le Royaume-Uni ou encore la France ont récemment renforcé leurs conseils sur la consommation d’alcool, suite à de nouvelles preuves de liens avec le cancer. En France, il est désormais conseillé de ne pas boire plus de 10 verres par semaine afin de conserver les risques sur la santé à un niveau faible.

Un risque plus élevé d’atrophie de l’hippocampe avec la consommation d’alcool

Dans leur étude, les chercheurs expliquent qu’un lien entre la consommation excessive d’alcool et une mauvaise santé cérébrale, y compris la démence et la dégénérescence du tissu cérébral, a déjà été établi. Cependant, peu d’études ont examiné la relation entre la consommation modérée d’alcool et la santé du cerveau, et leurs preuves sont largement incompatibles.

Par conséquent, les chercheurs ont décidé d’étudier si oui ou non il existait un lien entre la consommation modérée d’alcool et les changements dans le cerveau, en analysant les données recueillies sur 30 ans de 550 hommes et femmes en bonne santé. Les participants étaient âgés en moyenne de 43 ans lorsqu’ils ont commencé l’étude et aucun d’entre eux n’était alcoolique.

Après analyse, les chercheurs ont constaté que l’augmentation de la consommation d’alcool au cours de la période de 30 ans était liée à un risque plus élevé d’atrophie ou de dégénérescence tissulaire dans l’hippocampe, qui est une partie du cerveau importante pour l’orientation spatiale et la mémoire.

Ils ont constaté que le lien perdurait même en après avoir pris en compte les différents facteurs d’influence.

La consommation modérée d’alcool liée à un risque 3 fois plus élevé d’atrophie

Cependant, lorsque les participants dont la consommation dépassait le double des recommandations par semaine présentaient le risque le plus élevé d’atrophie de l’hippocampe, comme prévu. L’analyse a également montré un lien avec une consommation modérée d’alcool, que les chercheurs ont défini comme 0 à 50% de plus que les recommandations.

Par rapports aux personnes qui ne buvaient pas, les personnes qui ont bu modérément ont montré un risque trois fois plus élevé d’atrophie de l’hippocampe. Les chercheurs ont également constaté que, par rapport à l’abstinence, la consommation légère, définie comme la moitié des recommandations, ne présentait aucun effet protecteur contre l’atrophie de l’hippocampe.

Les données des scanners du cerveau ont également montré une plus grande détérioration de la matière blanche avec une consommation plus élevée d’alcool. L’intégrité de la matière blanche est importante pour les capacités mentales. La fluidité linguistique a également diminué plus rapidement avec une consommation plus élevée d’alcool.

Malgré les preuves de cette étude, les chercheurs suggèrent que d’autres études devraient être conduites pour les confirmer.

 

Votre demande de rappel