Le délire, une menace mortelle et insidieuse chez les seniors

Une étude publiée dans la revue The Journal of the American Osteopathic Association montre que le délire est un syndrome souvent non diagnostiqué, affectant plus de 18% des résidents en établissement de soins de longue durée, avec un taux stupéfiant de mortalité à un an de 40%.

Le délire chez les seniors atteints de démence

Le délire est un syndrome d’état mental altéré caractérisé par une pensée désorganisée, des déficits de l’attention et un comportement fluctuant. La similitude des symptômes à ceux de la démence fait que le délire est souvent non diagnostiqué ou mal diagnostiqué chez les seniors atteints de démence.

Les symptômes les plus aigus durent généralement une semaine. Toutefois, cela peut prendre plusieurs semaines ou mois avant que les patients ne retrouvent un état normal. La persistance du délire peut accélérer la démence, ce qui rend difficile de déterminer avec précision si le patient est encore victime de délire ou s’il s’agit d’une aggravation de la démence.

Alors que le délire a souvent des causes médicales, il peut cependant persister même après que l’état de santé initial soit retrouvé.

« Il est difficile de savoir si le délire lui-même provoque une détérioration de la fonctionnalité du cerveau qui, finalement, peut entraîner une mort prématurée, ou si le délire est un symptôme indiquant un corps et un esprit déjà en déclin », commente Martin Forsberg, auteur de l’étude et professeur adjoint au Département de Gériatrie et de Gérontologie à la Rowan University School of Osteopathic Medicine.

La prévention est la clé

« Eviter la chirurgie et les hospitalisations non essentielles peut diminuer l’incidence du délire. Le maintien de l’hydratation pour minimiser l’exposition aux médicaments peut également être un moyen efficace de prévenir le délire. La douleur peut conduire au délire, et nous savons que bien la gérer peut améliorer les résultats », explique Forsberg.

Certaines études ont noté des liens avec l’environnement : lorsqu’il n’y a pas de réveil ou de téléphone dans la chambre des patients, ceux-ci sont respectivement deux fois et trois fois plus susceptibles d’avoir un comportement perturbé.

La famille est la défense de première ligne

Le délire présente souvent des symptômes subtils incluant des hallucinations et une désorganisation de la pensée. Les familles des patients sont souvent les mieux placées pour reconnaître ces changements.

« La médecine ostéopathique se concentre sur la personne tout entière, ce qui peut inclure les relations familiales. Donc, lorsqu’on entend un proche dire que le patient est plus confus que d’accoutumée, il faut agir. La démence ne change pas soudainement et causer une aggravation en une semaine, mais le délire le peut ».

Des options limitées de traitement

L’étude du Dr. Forsberg a constaté que les médicaments antipsychotiques sont utilisés avec succès pour traiter le délire dans les milieux de soins de courte durée. Cependant, ces médicaments sont également liés à une mortalité accrue chez les patients atteints de démence, ce qui crée un calcul difficile pour les médecins.

« Historiquement, nous avons pensé que le délire était une condition relativement bénigne. Les données nous montrent qu’il faut le traiter de manière plus scientifique et plus sérieusement ».

 

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