Alzheimer : L’ergothérapie ne ralentit pas le déclin fonctionnel
La maladie d’Alzheimer affecte actuellement près d’1 million de seniors en France. Etant donné que la majorité des troubles de démence ne peut être guérie, les soins et le soutien sont très importants. La plupart des patients vivent à domicile et sont pris en charge par les membres de leur famille. Cependant, de nouvelles recherches montrent que l’ergothérapie à domicile peut ne pas être très efficace pour ralentir le déclin cognitif.
Evaluation des effets de l’ergothérapie chez les patients atteints d’Alzheimer
Des chercheurs américains ont tenté de savoir si les soins collaboratifs combinés à deux années d’ergothérapie à domicile pouvaient ralentir le déclin cognitif chez des seniors atteints d’Alzheimer. Ils avaient précédemment démontré que leurs pratiques de soins primaires aidaient à réduire le stress et amélioraient les symptômes comportementaux chez les patients. Toutefois, leurs pratiques n’ont pas présenté d’effets sur le déclin fonctionnel.
Ils ont conçu un essai clinique contrôlé randomisé portant sur 180 patients atteints d’Alzheimer et leurs aidants naturels. Les participants ont été divisés en deux groupes. Les 180 participants ont reçu des soins collaboratifs pour la démence, dont une moitié a reçu en plus des interventions d’ergothérapie durant 2 ans.
L’ergothérapie a été adaptée aux besoins de chaque participant et concentrée sur les questions identifiées par le soignant, tels que le bain en toute sécurité ou l’entrée et la sortie d’un véhicule. Les ergothérapeutes ont également aidé les patients à reprendre les activités qu’ils pratiquaient avant d’avoir la maladie, comme le jardinage.
Les patients sont restés assis la majeure partie du temps. Après les 24 mois, les chercheurs ont mesuré la capacité à fonctionner dans la vie quotidienne dans les deux groupes.
L’ergothérapie n’a pas réduit le déclin fonctionnel
Les chercheurs ont observé que les deux groupes ont montré une baisse similaire dans les scores de vie fonctionnelle . « Les personnes atteintes de démence sont confrontées à une baisse constante de la fonction qui ne peut être ralentie par l’ergothérapie », commentent les chercheurs.
La thérapie adaptée n’a pas retardé la perte des fonctions quotidiennes, comme la marche, manger, prendre son bain ou faire sa toilette. « Les participants à l’étude ont diminué mentalement et fonctionnellement avec la poursuite de la neurodégénérescence du cerveau. Ceci est un résultat décevant parce que des études à court terme ont suggéré que ce type d’intervention pouvaient être en mesure de ralentir le déclin physique qui conduit au placement en institution ».
Compte tenu du déclin irréversible dans la démence et le manque de thérapies à base de médicaments, les options de traitement sont limitées, ce qui rend la prestation de soins extrêmement importante.
« Il y a une quantité d’argent limitée que nous, les familles et la société, avons à disposition pour ces patients et les soignants. Nous devrions dépenser cet argent sur des éléments que les patients et leur famille jugent les plus utiles », expliquent les chercheurs qui soulignent également l’importance de créer une plus large gamme d’options pour soutenir les aidants. Ils suggèrent également de procéder à des ajustements du domicile afin de permettre aux patients de profiter du confort de leur maison le plus longtemps possible.